Le gouvernement tchadien a exprimé sa "vive préoccupation suite aux propos tenus récemment par le Président de la République française, Emmanuel Macron, qui reflètent “ une attitude méprisante à l'égard de l'Afrique et des Africains", indique un communiqué du ministre tchadien des Affaires étrangères Abderaman Koulamallah lu à la télévision d'Etat lundi soir. Abderaman Koulamallah rappelle "qu'il n'a aucun problème avec la France" mais également que "les dirigeants français doivent apprendre à respecter le peuple africain".
Le gouvernement tchadien répond aux propos du président français tenus ce 6 janvier 2025 : “Le Président Macron devrait concentrer ses efforts sur la résolution des problèmes qui préoccupent le peuple français” #Tchad pic.twitter.com/xjhqxwpRsd
— Alwihda Info (@alwihdainfo) January 6, 2025
Reaction du Sénégal
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a quant à lui contesté lundi que le retrait annoncé des soldats français de son pays aurait donné lieu à des négociations entre Paris et Dakar et s'est inscrit en faux avec virulence contre des propos du président Emmanuel Macron sur l'engagement militaire français en Afrique.
Ousmane Sonko a qualifié sur les réseaux sociaux de "totalement erronée" l'affirmation selon laquelle le départ annoncé de centaines de soldats français ferait suite à une proposition de la France qui aurait laissé aux pays concernés par une réorganisation de la présence militaire française la primeur d'annoncer de tels retraits.
Le Président Emanuel Macron a affirmé aujourd’hui que le départ annoncé des bases françaises aurait été négocié entre les pays africains qui l’ont décrété et la France.
— Ousmane Sonko (@SonkoOfficiel) January 6, 2025
Il poursuit en estimant que c’est par simple commodité et par politesse que la France a consenti la primeur… pic.twitter.com/kNrBtkEGE0
La France a eu "raison" d'intervenir militairement au Sahel "contre le terrorisme depuis 2013"
Mais les dirigeants africains ont "oublié de nous dire merci", avait déclaré lundi le président Macron, estimant qu'"aucun d'entre eux" ne gèrerait un pays souverain sans cette intervention. "C'est pas grave, ça viendra avec le temps", a ironisé le président français, qui s'exprimait lors de la réunion annuelle des ambassadeurs de France.
Dans son communiqué, Abderaman Koulamallah souligne notamment le "rôle déterminant" de l'Afrique et du Tchad dans la libération de la France lors des deux guerres mondiales que "la France n'a jamais véritablement reconnu" ainsi que "les sacrifices consentis par les soldats africains".
"En 60 ans de présence (...) la contribution française a souvent été limitée à des intérêts stratégiques propres, sans véritable impact durable pour le développement du peuple tchadien", a t-il critiqué.
Le mois dernier, à quelques heures d'intervalle, le Sénégal et le Tchad ont à leur tour annoncé le départ des militaires français de leur sol et officialisé une "réorganisation".
Avec AFP
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