Affaire Boualem Sansal. Pour Emmanuel Macron, l'Algérie se "déshonore" : le parlement algérien dénonce des "propos irresponsables"

Actus. Le président français Emmanuel Macron a estimé lundi que l'Algérie se "déshonore" en ne libérant pas l'écrivain franco algérien Boualem Sansal, arrêté à la mi-novembre à Alger. le bureau de l'assemblée nationale algérienne a vivement réagi.

Affaire Boualem Sansal. Pour Emmanuel Macron, l'Algérie se "déshonore" : le parlement algérien dénonce des "propos irresponsables"
Le président Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmajid Tebboune - Wikimedia commons

"L'Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d'enfants et tant d'histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n'est pas à la hauteur de ce qu'elle est", a déclaré devant les ambassadeurs français réunis à l'Elysée, Emmanuel Macron. "Et nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal", a-t-il ajouté. Ce "combattant de la liberté" est "détenu de manière totalement arbitraire par les responsables algériens", a-t-il martelé. 

Boualem Sansal incarcéré depuis novembre

Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 75 ans, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l'Etat et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a évoqué pour la première fois son arrestation le 29 décembre, le qualifiant d'"imposteur" envoyé par la France.

L'auteur de "2084: la fin du monde", naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien, qui sanctionne "comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l'Etat, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions". 

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir à Alger aurait mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie. Son arrestation s'ajoute à la nouvelle crise entre Paris et Alger, initiée en juillet par la décision d'Emmanuel Macron de reconnaître le Sahara occidental comme s'inscrivant dans le cadre de la souveraineté marocaine".

  

Le Parlement algérien répond

Le bureau de l’Assemblée nationale algérienne a condamné fermement les « propos irresponsables » du président français. Il a ajouté que les propos du président Macron constituent une « ingérence flagrante dans les affaires intérieures de l’Algérie et une violation de sa souveraineté et de sa dignité sur une question examinée conformément aux lois algériennes ». Le bureau de l’APN a dénoncé une tentative de « déformer l’image de l’Algérie et de ses institutions souveraines ».

Le bureau de l’Assemblée nationale, qui a rappelé que l’Algérie qui a subi les « pires violations pendant la colonisation française » rejette « toute ingérence extérieure » et refuse de « recevoir des leçons dans le domaine des droits de l’Homme et des libertés ». De tels comportements sont « inacceptables pour l’ensemble du peuple algérien », ajoute le bureau de l’APN, en affirmant que cela « n’affectera pas son processus d’indépendance, mais augmentera plutôt sa force et sa détermination à protéger sa souveraineté et sa dignité ». Enfin, le Parlement algérien a appelé Paris à se « conformer aux règles des relations internationales basées sur le respect mutuel ».

 

Avec AFP 

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