Décembre 1956, le jeune député Jean-Marie Le Pen est à Alger. Engagé volontaire, il participe aux premiers mois de l’opération militaro-policière visant à éradiquer le nationalisme algérien connue sous le nom de « bataille d’Alger » “Son rôle militaire a été mineur. C’est un lieutenant au statut particulier, c’est un député qui s’est engagé et qui fait une sorte de “tourisme” sous l’uniforme à Alger. Il est un lieutenant qui occupe les fonctions de renseignements, c’est à dire qu’il participe à la traque de ceux qui sont considérés comme des suspects par les parachutistes. Et à ce titre, il est un, parmi beaucoup, qui pratiquent la torture à Alger en 1957 contre des sympathisants, des militants nationalistes algériens” déclare l’historien Fabrice Riceputi.
Selon Fabrice Riceputi, en 1957 Jean-Marie Le Pen et ses hommes n'hésitent pas à avoir recours aux formes de torture qui sont alors enseignées aux officiers français comme des "méthodes d'interrogatoire" : "la baignoire, le chiffon humide sur la figure, sur lequel on verse de l’eau souillée jusqu’à suffocation, l’électricité surnommée la 'gégène', sur les points sensibles du corps, censées ne pas trop abîmer physiquement le 'suspect', mais qui provoquèrent nombre de décès" affirme l’historien.
A la fin de la guerre en 1962, Jean-Marie Le Pen ne nie pas son passé.
Le 9 novembre 1962, il déclare au journal Combat : « Je n’ai rien à cacher. J’ai torturé parce qu’il fallait le faire. » Il fera ensuite publier un démenti dans le journal et niera avoir torturé dans son autobiographie. Dès ses premiers succès électoraux, il niera et poursuivra en diffamation quiconque osera exhumer ce passé.
De ce passé algérien, Jean-Marie Le Pen s’en est servi pour alimenter son idéologie et programme anti-immigrés “Ce que fait le Front National à partir de 1972, c’est de remplacer comme bouc émissaire principal le juif, qui était le bouc émissaire de l’extrême droite, du fascisme à la française, à ce moment-là, par l’arabe immigré et en particulier maghrébin et algérien, contre lequel en fait dans l’imaginaire politique du Front National, on poursuit la guerre qu’on a perdu en Algérie mais on la poursuit sur le territoire français face à ce qu’on désigne comme une invasion immigrée en France” déclare Fabrice Riceputi
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