Écoutez Jean-Yves Camus, codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès
“Provocateur”, “tribun”, “clivant”, “déroutant”, tels sont les noms et adjectifs utilisés pour décrire Jean-Marie Lepen, depuis l’annonce de son décès, mardi 7 janvier.
Figure de l’extrême droite française et finaliste de la présidentielle de 2002, il est mort mardi à l’âge de 96 ans en région parisienne, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines. « Jean-Marie Le Pen, entouré des siens, a été rappelé à Dieu ce mardi à 12H00 », a annoncé sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.
Co-fondateur de Front national, devenu Rassemblement national, il s’était peu à peu retiré de la vie politique à partir de 2011, lorsque sa fille Marine Le Pen avait repris la présidence du parti, mettant fin à une carrière politique commencée en 1954. Il a alors 26 ans et il est le plus jeune député de France.
Défenseur de la “préférence nationale”, de la lutte contre le communisme et l’immigration, sa carrière politique sera marquée par ses déclarations racistes, xénophobes et antisémites, qui lui vaudront d'être plusieurs fois condamné.
Certaines remarques seront adressées au continent africain, notamment. “Il considérait que l'Afrique n'apportait à l'Europe, que des malheurs”, souligne Jean-Yves Camus, codirecteur de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès.
Mais, ajoute-t-il, l’Afrique représentait aussi pour le quadruple candidat à l’élection présidentielle, le continent africain comme une partie intégrante de la grandeur passée de la France coloniale.
C’est cette vision qui l'incite à s’engager lors de la guerre d’Indochine puis en Algérie, en 1956, alors qu’il est député. Il fera partie du premier régiment étranger de parachutistes et sera basé à Alger.
“Mais ça ne veut rien dire sur la manière dont il considérait les habitants de l'Afrique. Il a dit, et ça lui a coûté cher, qu'il croyait en l'inégalité des races, et il a ajouté “l'histoire le montre”, rappelle Jean-Yves Camus. Et puis, deuxièmement, effectivement, ce qui lui venait à l'idée, à l'esprit tout de suite quand il parlait d'Afrique, c'était l’invasion et c'était la maladie aussi. Souvenez-vous de ces déclarations sur le virus Ebola”.
Lors d’une réunion publique à Marseille, en 2014, il parlait de “l’explosion démographique” dans le monde et a déclaré "Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois".
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