Les États-Unis ont annoncé jeudi 16 janvier des sanctions contre le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, quelques jours après avoir pris une mesure similaire contre le chef des paramilitaires.
Anthony Blinken, secrétaire d'Etat, a également reconnu l'impuissance des États-Unis à mettre fin au conflit qui ravage le pays depuis avril 2023.
"Les membres des Forces armées soudanaises, sous la direction d'Al-Burhane, ont continué à commettre des atrocités, notamment en prenant pour cible des
civils et des infrastructures civiles, et en exécutant des civils", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dans un communiqué.
"Les Forces armées soudanaises ont violé le droit international humanitaire (...), utilisé la privation de nourriture comme tactique de guerre et obstrué les efforts de paix", a-t-il poursuivi.
La semaine dernière, Anthony Blinken il a aussi déclaré que les forces paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l'armée soudanaise, avaient commis un "génocide" et annoncé des sanctions contre leur commandant Mohamed Hamdan Daglo.
La décision des États-Unis vivement critiquée par le gouvernement transitoire soudanais
"Prises ensemble, ces sanctions soulignent l'opinion des Etats-Unis selon laquelle aucun des deux hommes n'est apte à gouverner un futur Soudan pacifique."
Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères - aligné sur l'armée - a qualifié d'"immorales" les sanctions contre Abdel Fattah al-Burhane, estimant que Washington "soutient ceux qui commettent un génocide" sous couvert de neutralité.
Ces sanctions "expriment seulement de la confusion et un faible sens de la justice", estime le ministère, pour qui le général Burhane "défend le peuple soudanais contre un complot génocidaire" dans cette sanglante guerre civile.
-
Écouter : Soudan, un conflit oublié ?
Les États-Unis, qui ont été activement engagés dans des tentatives de médiation au Soudan, s'étaient gardés jusqu'alors de sanctionner la plus haute hiérarchie de l'armée soudanaise, mais se sont résolus à le faire face à la poursuite de la guerre.
Le Soudan est depuis avril 2023 en proie à une guerre opposant l'armée dirigée par le général Burhane aux paramilitaires des FSR, menés par son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo.
La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de onze millions de personnes et provoqué l'une des pires crises humanitaires de l'histoire récente selon l'ONU.
Le Trésor américain a également annoncé jeudi des sanctions à l'encontre d'Ahmad Abdalla, un ressortissant soudano-ukrainien accusé de fournir des armes à l'armée soudanaise, et de la société Portex Trade Limited, basée à Hong Kong.
Les sanctions américaines ont pour effet de geler les avoirs éventuels aux Etats-Unis des personnes concernées et interdisent toute transaction avec elles.
AFP
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.