Vendredi dernier, le ministre nigérien de la communication Sidi Raliou Mohamed avait suspendu le rédacteur en chef Seyni Amadou pour trois mois et les programmes de la chaîne Canal 3 TV pour un mois, sans motifs, après la diffusion d'un sujet sur l'efficacité du gouvernement.
Le lendemain, Seyni Amadou a été interpellé et placé en garde à vue. "Il est abrogé l'arrêté portant suspension de la télévision Canal 3 TV et de la carte du journaliste Seyni Amadou", a indiqué le ministère dans un communiqué lu à la télévision d'Etat Télé Sahel.
Reporters sans frontières (RSF) s'est dit "soulagée", après avoir appelé plus tôt lundi à la "libération immédiate" de Seyni Amadou et "dénoncé les suspensions illégales" du journaliste et de la chaîne. Elle a révélé les motifs de la garde à vue du journaliste, interpellé au siège de la télévision selon l'ONG: "diffusion de données de nature à troubler l'ordre public", "atteinte à la sûreté de l'État" et "jet de discrédit sur les institutions de la République".
#Niger #Media #Libertés. ( Suite). La mesure de suspension d'un mois de la chaîne de télévision Canal 3 Niger, et de son journaliste pour un mois assortie d'un retrait de sa carte de presse, a été finalement annulée hier par le ministre. La mobilisation des confrères a payé. Un… pic.twitter.com/YhdGjstYOs
— Garé Amadou (@garamadou) January 21, 2025
"La chaîne privée Canal 3 a diffusé le Baromètre des membres du gouvernement en 2024, une chronique annuelle, effectuée depuis une dizaine d'années, dans laquelle son rédacteur en chef, Seyni Amadou, juge, sur un ton décalé, les performances de chaque ministre", a expliqué RSF. "les autorités n'auraient jamais dû prendre de telles sanctions en première instance. RSF les appelle à promouvoir la liberté de la presse et le droit à l'information" ajoute le directeur du bureau Afrique subsaharienne, Sadibou Marong.
#Niger : RSF se réjouit de la levée de la suspension de la chaîne Canal 3 TV & de Seyni Amadou, annoncée par le min de la Communication en fin de journée ce 20/01, et de la fin de la garde à vue du rédacteur en chef. Cependant, RSF reste vigilante quant au respect de la liberté… https://t.co/ib4e9GUfwg
— RSF (@RSF_inter) January 20, 2025
Le Réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger (R/RTIN) et l'Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante (ANEPI) ont elles aussi jugé ces sanctions "non fondées" et défendu "le droit à la critique des médias sur l'action publique", dans un communiqué publié lundi.
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