Niger. Le gouvernement lève la suspension de Canal 3 et libère son rédacteur en chef Seyni Amadou

Actus. Le ministère de la Communication du régime militaire nigérien a levé la suspension d'une importante chaîne de Télévision privée et de son rédacteur en chef, libéré de garde à vue lundi soir, a-t-il annoncé dans un communiqué.

Niger. Le gouvernement lève la suspension de Canal 3 et libère son rédacteur en chef Seyni Amadou
Le siège de Canal 3 à Niamey, Niger

Vendredi dernier, le ministre nigérien de la communication Sidi Raliou Mohamed avait suspendu le rédacteur en chef Seyni Amadou pour trois mois et les programmes de la chaîne Canal 3 TV pour un mois, sans motifs, après la diffusion d'un sujet sur l'efficacité du gouvernement.

Le lendemain, Seyni Amadou a été interpellé et placé en garde à vue. "Il est abrogé l'arrêté portant suspension de la télévision Canal 3 TV et de la carte du journaliste Seyni Amadou", a indiqué le ministère dans un communiqué lu à la télévision d'Etat Télé Sahel. 
Reporters sans frontières (RSF) s'est dit "soulagée", après avoir appelé plus tôt lundi à la "libération immédiate" de Seyni Amadou et "dénoncé les suspensions illégales" du journaliste et de la chaîne. Elle a révélé les motifs de la garde à vue du journaliste, interpellé au siège de la télévision selon l'ONG: "diffusion de données de nature à troubler l'ordre public", "atteinte à la sûreté de l'État" et "jet de discrédit sur les institutions de la République".

"La chaîne privée Canal 3 a diffusé le Baromètre des membres du gouvernement en 2024, une chronique annuelle, effectuée depuis une dizaine d'années, dans laquelle son rédacteur en chef, Seyni Amadou, juge, sur un ton décalé, les performances de chaque ministre", a expliqué RSF.  "les autorités n'auraient jamais dû prendre de telles sanctions en première instance. RSF les appelle à promouvoir la liberté de la presse et le droit à l'information" ajoute le directeur du bureau Afrique subsaharienne, Sadibou Marong.

Le Réseau des radios et télévisions indépendantes du Niger (R/RTIN) et l'Association nigérienne des éditeurs de la presse indépendante (ANEPI) ont elles aussi jugé ces sanctions "non fondées" et défendu "le droit à la critique des médias sur l'action publique", dans un communiqué publié lundi.     

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