Yahya Jammeh, l'ex-dictateur gambien, annonce son retour à la tête de son parti

L'ancien président gambien Yahya Jammeh, en exil depuis 2017, a réaffirmé son intention de jouer un rôle actif dans la vie politique de son pays. Dans un message audio consulté par l'AFP, il a déclaré vouloir reprendre la direction de l'Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APCR), le parti qu'il a fondé en 1996.

"J'ai décidé aujourd'hui de reprendre la tête de mon parti et de ne plus la confier à personne", a-t-il affirmé, promettant également un "retour", sans préciser s'il s'agit d'une réintégration physique en Gambie ou d'un retour politique.

Yahya Jammeh a dirigé la Gambie d'une main de fer de 1994 à 2017. Ce petit pays ouest-africain, enclavé dans le Sénégal.

Après avoir perdu l’élection présidentielle face à Adama Barrow, réélu en 2021, il avait quitté le pouvoir sous la pression de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Depuis, il réside en Guinée équatoriale.

Malgré son exil, Yahya Jammeh continue d'exercer une influence sur la scène politique gambienne. Cependant, il fait face à des accusations pour des crimes commis sous son régime.

En 2022, le gouvernement gambien a adopté les recommandations d'une commission qui a enquêté sur les abus de l'ère Jammeh et a annoncé des poursuites contre 70 personnes, dont lui-même. La CEDEAO a par ailleurs soutenu la création d'un tribunal spécial pour juger ces crimes, où M. Jammeh pourrait être le principal accusé.

Dans son message, l'ancien dirigeant a défié ses adversaires : "Que ceux qui menacent de me mettre en prison attendent que j'arrive. Le jour où il faudra rendre des comptes approche, et ce jour-là, on règlera les comptes", a-t-il déclaré.