Conflit dans l'Est de la RDC. "La piste qui doit être privilégiée est celle de la solution politique"

Actus. Depuis plusieurs semaines, le groupe armé M23 intensifie ses offensives en République Démocratique du Congo (RDC). Cette résurgence, débutée en 2021, soulève des inquiétudes concernant l'escalade du conflit et la détérioration des relations entre Kinshasa et Kigali, ce dernier étant accusé de soutenir le M23. Professeur de sciences politiques à l'Université de Liège (ULg), Bob Kabamba était l'invité de la matinale jeudi 30 janvier.

Publié le 30/01/2025 à 08h44, mis à jour le 30/01/2025 à 14h09 - Par Mougani Keisha

Conflit dans l'Est de la RDC. "La piste qui doit être privilégiée est celle de la solution politique" — Paul Kagame, en visite en République démocratique du Congo, avec Félix Tshisekedi, en 2019. - Flikr

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Écoutez le professeur Bob Kabamba

Depuis fin 2021, le M23, un groupe armé antigouvernemental soutenu par l'armée rwandaise, a intensifié ses attaques en République Démocratique du Congo (RDC), prenant le contrôle de Goma, une ville stratégique de l’est du pays. Goma, cœur économique de la région riche en minerais tels que le tantale, l’étain et l’or, est une cible de choix pour les groupes armés.

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Le contrôle de cette ville permettrait à la fois d’accéder aux ressources naturelles et de lutter contre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hutu que Kigali considère comme une menace liée au génocide de 1994.

Inquiétude de la communauté internationale

La communauté internationale a exprimé des préoccupations croissantes face à l’escalade du conflit. L’ONU, l’Union européenne, les États-Unis et la Chine ont appelé à un cessez-le-feu et au retrait des troupes rwandaises, tandis que le Pape François a prié pour la paix.

Dans une allocution diffusée hier à la télévision nationale congolaise, le président congolais Félix Tshisekedi a dénoncé l’inaction internationale et l’agression du Rwanda, promettant "une réponse forte".

#RDC | Retour en images sur l’allocution du Président Félix Tshisekedi prononcée, ce mercredi soir à la Cité de l’Union africaine, sur la situation sécuritaire dans la province du #NordKivu, suite à l’invasion de #Goma par l’armée rwandaise. pic.twitter.com/D98u7UT2LW
— Présidence RDC 🇨🇩 (@Presidence_RDC) January 30, 2025

L’Angola, médiateur désigné par l’Union africaine, a exigé le retrait immédiat du M23 et des troupes rwandaises.

De son côté, l’EAC, la Communauté des États d’Afrique de l’Est, sans la République démocratique du Congo, s’est réunie, mercredi 30 janvier, en visioconférence à l’initiative du Kenya.

Chaired a virtual Extra-Ordinary Summit of the EAC Heads of State on DRC. – https://t.co/Nzk0bwgvGJ pic.twitter.com/8PpCi4zhwF
— William Samoei Ruto, PhD (@WilliamsRuto) January 29, 2025

À l’issue de la réunion, elle a "fermement exhorté" la RDC à "engager le dialogue" notamment avec le M23, ce que Kinshasa a toujours refusé.

Avec AFP