De président du bureau électoral, il est devenu le chef politique de groupes armées antigouvernementaux. L’ancien patron de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) de la République Démocratique du Congo (RDC) est désormais à la tête d’une coalition politique des forces rebelles, dont le M23. Corneille Nangaa a présenté jeudi 30 janvier le groupe antigouvernemental du Mouvement du 23 mars (M23) comme les nouveaux administrateurs de la ville de Goma. Le président de la coalition de l’Alliance Fleuve Congo a pour objectif final de renverser le gouvernement du président congolais Félix Tshisekedi.
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Corneille Nangaa a formé, vendredi 15 décembre 2023, l’Alliance Fleuve Congo (AFC). Formée pour “sauver” la RDC et y garantir le “retour à la paix”, explique le chef de la coalition lors d’un point presse à Nairobi, au Kenya.
Cette branche politique du M23 et de plusieurs autres forces armées, poursuit son avancée dans le pays, malgré les “menaces de déstabilisation régionale” pointées du doigt par le président Tshisekedi dans son discours du mercredi 29 janvier.
Notre point focal communication à Goma pic.twitter.com/dv9Nrx2Sqo
— AFC-Alliance Fleuve Congo (@afcongo) January 29, 2025
Ces dernières semaines, le conflit à l’est de la RDC s’est intensifié. Goma, située dans la province du Nord-Kivu, a été conquise par les groupes antigouvernementaux soutenus par l’armée rwandaise. Ils avancent progressivement dans la province voisine du Sud-Kivu vers la localité de Kavumu, à quarante kilomètres au nord de la grande ville de Bukavu, selon les déclarations de sources locales à l’AFP.
Condamner à mort pour crimes de guerre
En 2018, Corneille Nangaa saluait la victoire contestée de Félix Tshisekedi au poste de président de la RDC.
Un scrutin critiqué pour des irrégularités lors du vote. En octobre 2023, l’ex-dirigeant de la CENI déclarait à propos de cette élection, l’existence d’un accord signé entre le président sortant Joseph Kabila et Félix Tshisekedi, appelé “Accord pour la stabilité”. Des informations démenties par Félix Tshisekedi. La relation entre les deux hommes s’est détériorée.
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Avec son parti L’Action pour la Dignité du Congo et de son Peuple (ADCP), Corneille Nangaa se présente à l’élection présidentielle de décembre 2023. Mais il exile avant la tenue des élections au Kenya. Dans une interview donnée à nos confrères de Jeune Afrique, il précise avoir pris cette décision par précaution, se sentant menacé par le gouvernement de Kinshasa.
Accusé de crimes de guerre, de haute trahison, de participation à des mouvements insurrectionnels, d’atteinte à l’intégrité territoriale et de corruption, il a été condamné à mort le 8 août dernier par la justice militaire congolaise par contumace.
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