La fragilité du campanile calciné a fait craindre aux sapeurs-pompiers son effondrement. Vendredi 27 janvier, quatre jours après l'incendie localisé sur la structure en hauteur à l’entrée de la mairie du XIIe arrondissement, la tour abritant une cloche a été déposée par précaution. La première mairie du XIIe arrondissement a connu un destin plus funeste que l’actuel édifice. Les Communards, en 1871, l'ont complètement brûlée. Paris, à ce moment-là, venait d’être élargie.
Une architecture "faubourienne"
La ville avait absorbé “un certain nombre de faubourgs”, explique Bérénice Gaussuin, maîtresse de conférences à l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand, ainsi que les communes de "Bercy et Saint-Mandé".
L'arrondissement possède encore des traces de cette “architecture faubourienne”, caractérisée par des bâtiments “un peu plus ba[s]”, à l’image de la rue du Faubourg Saint-Antoine. C'est un espace qui concentre les ateliers d'artisanat.
Pour signifier cet héritage, l’architecte Antoine-Julien Hénard a disposé, des deux côtés de l’entrée, une statue de vigneron et une d’ébéniste. Épargnées par les flammes, ces deux allégories "représentent les habitants du XIIe arrondissement", souligne la maîtresse de conférences.
Une mairie aux multiples influences architecturales
Construite cinq ans plus tard, en 1876, la "nouvelle" mairie du XIIe arrondissement est le pur produit de son époque. La mairie présente un style "éclectique", un courant architectural basé sur une “réinterprétation stylistique du passé”, précise Bérénice Gaussuin. Un genre qui assemble de nombreuses influences, comme le gothique, la Renaissance ou même le baroque.
Ici, "c’est une sorte de néo-renaissance” avec ses lucarnes et ses toitures très aiguës, mêlé à “un style Louis XIII”, reconnaissable aux motifs en brique et pierre de l'édifice.
L’architecte a aussi pioché dans le registre profane. Le campanile, à l’allure de clocher, reprend les codes visuels de celui d’une église. Un élément qui ressort du “paysage urbain”.
Ce style de la IIIe République se retrouve dans de nombreux édifices de cette période, tels que la mairie de “Pantin” ou celle de "Clamart".
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