"On va se mobiliser tous les samedis pour que ça bouge !". La diaspora congolaise française, s'est rassemblée à Paris ce samedi 8 février, afin de rendre plus visible le conflit à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Partis de la station de métro Château Rouge, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, les manifestants portent par-dessus leurs doudounes le drapeau bleu de la République démocratique du Congo.
Des manifestants défilent ce samedi 8 février à Paris / Aurélie Lafeil
La foule se met en marche. Le mégaphone crie "Kagame", et elle répond "assassin". Paul Kagame, président du Rwanda, a déployé, selon l’ONU, environ 4 000 soldats rwandais au nord-est de la RDC, ce que dément le chef d’État.
La guerre à l’est du Congo s’est intensifiée, et la quasi-totalité de la capitale provinciale de Goma est sous le contrôle du groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par Kigali.
Au pouvoir depuis trente ans, il restera à la tête du pays jusqu’en 2034 grâce à des modifications constitutionnelles. Pour Nicolas Tshekabu, un jeune manifestant, Paul Kagame est un "dictateur", " le plus sanguinaire" et "tortionnaire" de l'Afrique.
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Sur demande de Kinshasa, appuyée par trente pays, dont la France et la Belgique, une session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU a permis, vendredi 7 février, l’ouverture d’une enquête sur les exactions et les abus aux droits humains, internationaux et humanitaires commis en RDC.
Un appel à la paix
En tête de cortège, des enfants portent des pancartes appelant à mettre fin au conflit. Une petite fille tient un carton presque aussi grand qu’elle, avec l’inscription "CONGOLESE MINERALS = DEATH" (minéraux congolais = mort). La troupe, composée de jeunes, de familles et d’adultes, accuse d’une seule voix la "complicité de l’Europe", de la "France" et des "États-Unis" dans ce conflit.
La manifestation s'est déroulée dans le calme / Aurélie Lafeil
Une femme dénonce le protocole d’accord signé entre l’Union européenne et le Rwanda en février dernier, adopté "tout en sachant que le Rwanda n’a pas de minerais à exploiter dans son sous-sol". Selon une étude de l’organisation non gouvernementale Global Witness, spécialisée dans la lutte contre le pillage des ressources naturelles, réalisée en juillet 2022, 90 % des minerais 3T (coltan, étain et tungstène) exportés par le Rwanda sont introduits illégalement à partir de la RDC.
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Un appel immédiat au "cessez-le-feu" a été lancé par les dirigeants de la Communauté des États d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) samedi 8 février. Paul Kagame et son homologue Félix Tshisekedi y ont également assisté. Selon l’ONU, 3 000 personnes ont été tuées depuis le 26 janvier dans l’est de la RDC. Le porte-parole a indiqué, à l’issue de la réunion, vouloir "soutenir la RDC dans ses efforts de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale".
C'est aussi le souhait de Louise, une parisienne d’origine congolaise. Elle "espère qu’une solution arrivera très vite". Avec cette manisfestation, la jeune femme de vingt deux ans, "particip[e] à sa manière", c’est sa façon pour elle de "contribuer à la libération de [son] pays".
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