La plus grave crise depuis l’indépendance algérienne en 1962
Les rapports entre la France et l’Algérie se sont dégradés après l'annonce fin juillet par Paris d'un soutien au plan d'autonomie marocain au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l'ONU et théâtre d'un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.
La brouille s'est amplifiée avec la détention en Algérie de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal puis l'arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens et franco-algériens pour apologie de la violence. “Il y a eu des épisodes d’affrontements comme en 1971 avec la nationalisation des hydrocarbures qui avait été décidée par l’ancien président algérien Houari Boumediene. Mais là cette fois-ci, il y a un très fort ressentiment qui existe à l’égard de la France, qui n’est pas ce que l’on croit en France, le fait du pouvoir qui se légitime dans la guerre contre la France, mais partagé en grande partie par la société algérienne” estime l’historien français Benjamin Stora “ L’Europe se barricade depuis quelques années, les gens ont de plus en plus de mal à circuler de l’autre rive de la Méditerranée, et il y a un fort ressentiment en Algérie à cause de cela. Les Algériens pensaient avoir une histoire commune avec la langue française en partage”, ajoute Benjamin Stora.
L’Algérien, ennemi principal pour l’extrême droite en France.
“En France, il y a un réveil extrêmement brutal d’une extrême droite française, très puissante, et qui a fait de l’algérien son ennemi principal. Il faut savoir qu’en France, lorsque l’on parle de l’islam, des arabes, ce sont des Algériens dont on parle toujours. On ne parle pas des autres. C’est l’ennemi principal”, poursuit Benjamin Stora, auteur également dernièrement de L’Algérie en guerre ( 1954-1962 ) un historien face aux torrents des images aux éditions de l’Archipel.
Dans un entretien au journal l’Opinion récemment, le président algérien Abdelmajid Tebboune a dénoncé le "climat délétère" entre l'Algérie et la France et juge que les deux pays doivent reprendre le dialogue, une fois qu'Emmanuel Macron en aura clairement exprimé le souhait.
Ecoutez Benjamin Stora
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