France Algérie : “Nous sommes attachés à des rapports normaux avec la France, mais débarrassés des séquelles du colonialisme”

Actus. Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie sont très tendues depuis plusieurs mois. En haut lieu, dans les deux pays, on appelle à une reprise du dialogue pour apaiser les tensions.

France Algérie : “Nous sommes attachés à des rapports normaux avec la France, mais débarrassés des séquelles du colonialisme”
Le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune en 2022 - Wikimedia commons

Arezki Aït Ouazzou est un ancien combattant algérien, très actif durant la Guerre d’Algérie. Il a été un des chefs de zones de la Fédération du FLN ( Front de Libération Nationale ) de France. Après la guerre, il a occupé diverses fonctions, dont celle de président de l'Amicale des Algériens en Europe. Dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, il souhaite l’apaisement, même si, selon lui, la France doit reconnaître son passé colonial. ” Nous sommes attachés à des rapports normaux avec la France. Mais des rapports débarrassés des séquelles du colonialisme. D’abord cela doit passer par la reconnaissance de l’histoire coloniale de la France. Les Algériens ne demandent ni pardon, ni des excuses. Les Algériens demandent la reconnaissance des crimes d’états commis en Algérie, et contre la communauté algérienne ici en France” déclare l’ancien combattant algérien, âgé aujourd’hui de 85 ans. 

“Nous sommes pour l’apaisement, pour des rapports normaux, d’égal à égal, et bénéfiques pour les deux pays. Parce que, nous sommes deux pays voisins, qu’on le veuille ou non, il n'y’ a que la Méditerranée qui nous sépare. L’Algérie restera là où elle est, et la France restera là où elle est. On a tout intérêt à ce que les générations futures établissent de bons rapports entre les deux pays” poursuit Arezki Aït Ouazzou. 

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dénoncé récemment le "climat délétère" entre l'Algérie et la France et juge que les deux pays doivent reprendre le dialogue, une fois qu'Emmanuel Macron en aura clairement exprimé le souhait. Invité d’Africa Radio jeudi 20 février, le porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires Etrangères, Christophe Lemoine a réaffirmé la volonté de Paris de renouer le dialogue avec Alger “Le ministre des Affaires Etrangères Jean-Noel Barrot a fait part de sa disponibilité aux autorités algériennes pour régler la crise. Le ministre a fait cette offre considérant que c’est par le dialogue que l’on pouvait trouver des issues. La relation franco-algérienne est dense, historique, avec énormément d’échanges entre les deux rives de la Méditerranée. Cette situation est dommageable pour les Algériens et les Français aussi, il faut en sortir” affirme t-il  

https://www.africaradio.com/actualite-108862-france-afrique-nous-devons-continuer-a-cooperer-avec-les-pays-africains-mais-de-maniere-differente-selon-christophe-lemoine

La plus grave crise depuis l’indépendance algérienne en 1962  

Les rapports entre la France et l’Algérie se sont dégradés après l'annonce fin juillet par Paris d'un soutien au plan d'autonomie marocain au Sahara occidental, territoire au statut non défini à l'ONU et théâtre d'un conflit depuis un demi-siècle entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.  
La brouille s'est amplifiée avec la détention en Algérie de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal puis l'arrestation en France de plusieurs influenceurs algériens et franco-algériens pour apologie de la violence. 


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