Actuellement, Corsair concentre ses vols sur trois grandes zones : les Antilles, l’océan Indien et l’Afrique, avec des dessertes vers le Mali, la Côte d'Ivoire, le Bénin, Madagascar et, très prochainement, vers le Congo-Brazzaville. Une date a-t-elle déjà été arrêtée ?
Pas encore, car notre plan de restructuration financière doit d'abord être approuvé par la Commission européenne à Bruxelles. Pour l'instant, nous sommes dans l'attente de ce feu vert. Ce que je veux dire, c'est que ce projet d'ouverture s'inscrit de toute façon dans un projet plus global de développement de Corsaire sur l'Afrique, parce qu'à côté de nos deux piliers qui sont historiques depuis plus de 35 ans, les Antilles et le sein indien, nous souhaiterions nous développer aussi sur le continent africain.
Je pense que l'ADN de la compagnie Corsair correspond bien à ce que l'on attend de nous. C'est-à-dire ce que l'on attend de nous, c'est que Corsair ne se veut pas simplement un transporteur aérien, mais se veut une entreprise citoyenne engagée pour concourir au développement économique, social et touristique des pays africains.
Actuellement, l’Afrique représente 20 % de votre chiffre d’affaires. Quel est votre objectif à long terme ?
À moyen terme, nous aimerions atteindre un équilibre avec un tiers du chiffre d’affaires généré par les Antilles-Caraïbes, un tiers par l’océan Indien et un tiers par l’Afrique.
Comment comptez-vous atteindre cet objectif ? En ouvrant davantage de destinations ? En développant des liaisons entre les Antilles et l’Afrique ?
Pas directement avec des lignes aériennes, du moins dans un premier temps. Mais nous savons que ces deux régions souhaitent renforcer leurs liens économiques, culturels et touristiques.
Prenons l’exemple du président béninois Patrice Talon, qui s’est rendu aux Antilles pour promouvoir le tourisme mémoriel. Corsair veut s’inscrire dans cette dynamique en facilitant les déplacements entre l’Afrique et les Antilles.
Jusqu’en 2018, vous desserviez le Sénégal, mais l’accord passé avec le gouvernement a été interrompu pour permettre à Air Sénégal de récupérer votre ligne. Avec le changement de gouvernement, envisagez-vous de reprendre cette desserte, qui était la plus rentable ?
En tout cas, c'était celle qui connaissait le succès commercial le plus grand. À l’époque, nous utilisions un Boeing 747 avec un taux de remplissage supérieur à 90 %. Je dirais que cela dépend des autorités sénégalaises.
Corsair souhaite bien sûr reprendre cette ligne en partenariat avec elles. Nous avons laissé une bonne empreinte et serions ravis de revenir sur la desserte Paris-Dakar.
Avez-vous déjà pris contact avec les autorités sénégalaises pour envisager un partenariat ?
Nous leur laissons le temps de s’installer et de gérer leurs priorités. De notre côté, nous avons également d’autres projets. Mais nous espérons que cela pourra se concrétiser dans un futur proche et pas trop éloigné.
Vous aviez affirmé que les compagnies africaines devraient avant tout développer leurs liaisons intra-africaines avant de se concentrer sur les vols long-courriers. Certaines, comme Ethiopian Airlines ou Royal Air Maroc, y sont parvenues. Qu’est-ce que cela changerait pour Corsair ?
Je me plaçais d’abord dans l’intérêt du continent africain. Je constate qu'il est extrêmement difficile de se déplacer à l'intérieur du continent africain, puisque vous savez que de nombreux Africains passent par Paris, par exemple, pour repartir vers un autre pays africain. Donc, je pense qu'il y a un manque de densité de dessertes.
Il y a très peu de vols, très peu de sièges offerts, des tarifs souvent très élevés. C'est-à-dire, il est souvent plus onéreux de se déplacer d'un pays africain à un autre pays qu'entre un pays africain et la France, par exemple.
Ça ne me paraît pas normal. Après, ça nous aiderait beaucoup parce que ça nous permettrait de nouer des partenariats avec ces compagnies africaines, ce qui nous permettrait de ne pas transporter des passagers au départ de France vers la capitale d'un pays africain, mais de rayonner, d'offrir des connexions ou des correspondances. Et je pense que ça serait mutuellement intéressant aussi pour les compagnies africaines
Faut-il recréer une compagnie comme Air Afrique, dont vous avez été directeur général adjoint entre 1989 et 1992 ?
C’était une très belle compagnie, c'était une très belle histoire, je crois que c'était exemplaire en termes de coopération multilatérale africaine.
Il y a des nationalismes, etc Donc, je crois que ce n'est pas la peine de vouloir ressusciter Air Afrique parce que je crois que c'est assez illusoire, même si ça a été une très belle compagnie, une très belle histoire. En revanche, développer des acteurs africains qui se développent progressivement, ça, je pense que c'est capital pour le développement économique du continent africain.
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