Conflit en RDC : l’avancée du M23 pousse des milliers de civils à fuir vers le Burundi

Les combats continuent de s'étendre dans le Sud-Kivu, frontalière du Rwanda et du Burundi. Et notamment vers le sud-est, se rapprochant de la capitale économique burundaise Bujumbura et poussant de nombreux civils à se rendre dans les provinces frontalières de Bubanza et de Cibitoke. 
"C'est la plus grande vague de réfugiés que le Burundi connaît depuis le début des années 2000", a affirmé mercredi après-midi la représentante du HCR au Burundi, Brigitte Mukanga-Eno, lors d'une conférence de presse.

Spike in numbers of people fleeing the DRC. Since Feb ~ 40,000 have fled across the border to Burundi w/ numbers likely to increase. UN Refugee Agency on the ground to provide relief + launching urgent appeal to respond to this worsening emergency:https://t.co/xQxEaKwEwK

— UNHCR News (@RefugeesMedia) February 21, 2025

Ce vendredi 21 février, lors d'un nouveau point presse, elle a déclaré que la reprise des combats dans l'Est du pays ont mené au déplacement de 42 000 personnes en quelques semaines. "Le plan d'urgence prévoyait un maximum de 58.000 personnes" sur trois mois mais rien qu'au cours des deux premières semaines, il y a eu "environ 42.000
personnes demandant l'asile", a-t-elle déclaré. 

Avant cette vague, le Burundi comptait déjà, selon le HCR environ 90.000 réfugiés sur son sol, essentiellement congolais et venus pendant les deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003).

La frontière entre Bujumbura et Uvira, côté congolais, est par ailleurs un couloir économique et humain crucial dans cette zone enclavée des Grands Lacs.

La cheffe de la mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC (Monusco), Bintou Keita, s'est également inquiétée de l'avancée du M23, qui est désormais "au point de jonction des trois frontières entre la RDC, le Rwanda et le Burundi". 

Environ 15.000 autres personnes ont fui depuis janvier vers d'autres pays voisins, dont plus de 13.000 en Ouganda, selon un communiqué de
l'agence onusienne.