«La caroube est un véritable trésor», s’exclame Khadija Lyahmouti. Présidente d’une coopérative au nord-ouest du Maroc, elle cultive et transforme la caroube, un fruit au goût de cacao. «Les graines sont utilisées pour la production de gomme de caroube (E410), un gélifiant naturel bio utilisé dans les cosmétiques, les produits pharmaceutiques, etc.», explique-t-elle. Mais chez Khadija, le fruit se métamorphose en farine, sirop, infusion ou confiture, qu’elle vend dans les grandes surfaces du pays.
Khadija Lyahmouti, présidente d’une coopérative située au nord-ouest du Maroc / Crédit : Keisha Mougani
Une activité en plein essor grâce à ses clients, principalement des industriels de l’agroalimentaire, et à l’aide des agences du ministère de l’Agriculture marocain. « L'agence de développement agricole nous a beaucoup aidés à promouvoir la culture de la caroube et à accéder aux marchés », précise-t-elle.
Dans les autres stands du Salon de l’Agriculture, les matières brutes se dévoilent également sous un nouveau jour.
Au stand du Cameroun, l’aubergine africaine se retrouve sous forme de tisane, aux côtés de biscuits apéritifs à base de farine de pomme de terre ou de maïs. « L'objectif est de valoriser nos produits locaux en leur donnant une plus-value », explique Pauline Mounjouenpou, directrice de recherche à l’Irad (Institut de recherche agricole pour le développement).
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L’établissement est spécialisé dans la promotion du développement agricole dans les domaines de la production végétale, animale, halieutique, forestière et environnementale, ainsi que dans les technologies alimentaires et agro-industrielles. L’objectif est de réduire la dépendance aux importations et de permettre une production en quantité et de qualité, à commencer par le blé.
« Nos essais ont démontré que notre agro-écosystème est propice à une production de blé de qualité et en quantité. En seulement trois ans, nous avons inscrit près d’une vingtaine de variétés de blé dans le catalogue national, ce qui nous permet d’envisager une production locale durable », se félicite la chercheuse.
L'Irad est présent pour la seconde fois au Salon de l'Agriculture./Crédit : Keisha Mougani
"L’objectif est évidemment d’augmenter la production, et cela se fait pas à pas."
Toutefois, la plupart des produits présents sur les stands n’ont pas encore la capacité d’être distribués à l’échelle nationale, contrairement à ceux de Khadija, au Maroc.
Non loin, Adolphe Tchofo présente les produits transformés par sa famille à partir des graines de courge tropicale, le ngon, qui se retrouve sous forme de biscuits ou de savon.
Mais en raison du manque de financement et de visibilité, ils ne peuvent pas encore distribuer leur gamme dans tout le Cameroun. « L’objectif est évidemment d’augmenter la production, et cela se fait pas à pas. Nous comptons, dans les premiers mois et les premières années de distribution, réaliser un chiffre d’affaires suffisant pour dégager un bénéfice qui nous permettra d’augmenter la production », explique-t-il.
Une problématique partagée par Françoise Diallo, une jeune entrepreneure sénégalaise. Malgré l’aide de l’État, qui lui a fourni certaines machines pour permettre la transformation des céréales et du baobab, produire en quantité pour distribuer ses produits sur l’ensemble du territoire sénégalais reste un enjeu majeur.
« Si l’on veut produire en grande quantité pour exporter, il faut des moyens considérables, et cela ne peut être possible qu’avec l’aide de partenaires privés ou publics, ainsi que des coopérations qui peuvent faciliter le processus », souligne-t-elle.
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