Algérie. Le Conseil de la nation "suspend ses relations" avec le Sénat français.

Actus. Les Tensions entre l’Algérie et la France montent d’un cran. Le Conseil de la nation, équivalent du Sénat algérien, a annoncé mercredi la "suspension de ses relations" avec le Sénat français, pour protester contre la visite lundi et mardi de son président Gérard Larcher au Sahara occidental, territoire où l'Algérie soutient les indépendantistes du Polisario contre le Maroc.

Algérie. Le Conseil de la nation "suspend ses relations" avec le Sénat français.
Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, et le président du Sénat français, Gérard Larcher

Une provocation pour Alger 

Dénonçant une "visite irresponsable, provocatrice et ostentatoire, le bureau du Conseil de la Nation, sous la présidence de Salah Goudjil, annonce la suspension immédiate de ses relations avec le Sénat de la République française, y compris le protocole de coopération parlementaire signé le 8 septembre 2015", a annoncé le Conseil dans un communiqué. "Dans une dérive d'une extrême gravité, reflétant la montée de l'extrême droite française et sa domination sur la scène politique, le président du Sénat français a effectué une visite dans la ville de Laâyoune occupée", a dénoncé le Sénat algérien. 

Selon le Conseil de la nation, il s'agit d'un "acte inacceptable qui méprise la légitimité internationale et s'oppose aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies". Il s'est étonné au passage d'une telle décision de la part de la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, "censé défendre le droit des peuples colonisés à l'autodétermination plutôt que de tenter de les annuler et de les nier".

Un peu plus tôt à Paris, François Bayrou a menacé de dénoncer les accords de 1968 avec Alger 

La France "va demander au gouvernement algérien que soit réexaminée la totalité des accords et la manière dont (ils) sont exécutés", a annoncé mercredi son Premier ministre, François Bayrou, en disant donner un délai d'"un mois, six semaines" à Alger. En évoquant ces accords de 1968 entre la France et l'Algérie, selon lui "pas respectés", François Bayrou a affirmé que le gouvernement français ne pouvait "pas accepter que la situation perdure". 
“Je le dis sans volonté de faire de l'escalade, sans volonté de faire de la surenchère" mais "il est de la responsabilité du gouvernement français de dire que les refus de réadmission des ressortissants algériens, sont une atteinte directe aux accords que nous avons avec les autorités algériennes et que nous ne l'accepterons pas" ajouté le Premier ministre.

Les relations avec Alger, déjà très tendues, se sont encore dégradées après l'attentat meurtrier commis samedi à Mulhouse, dans l'est de la France. Un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d'avoir tué à l'arme blanche un Portugais de 69 ans et d'avoir blessé sept autres personnes. 

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