La consécration : comment Shay s'est offert le premier Bercy d’une rappeuse

Actus. Elle a imposé ses codes, sans jamais faire de compromis. Après avoir conquis l’Olympia, le Zénith et même le Grand Rex avec un film-concert, Shay s’apprête à franchir un nouveau cap : devenir la première rappeuse française à faire Bercy en solo.

La consécration : comment Shay s'est offert le premier Bercy d’une rappeuse
Shay à Bercy : le grand final d’une artiste qui maîtrise tout. - Capture d'écran clip Santa Fe

Shay, c’est l’histoire d’une artiste qui a imposé ses propres règles dans un monde où on essayait de les lui dicter. Et dont la vision et l’intransigeance ont fini par lui offrir les sommets. 

Lorsqu’on lui demande pourquoi elle pense autant fédérer le public féminin, au point de devenir une icône, sa réponse est limpide : elle s’est fait une place dans une industrie ultra-masculine sans jamais renier sa féminité. Un exemple fort et sans concession, à une époque où les femmes étaient reléguées aux seconds rôles des refrains et des backs chantés. Son arrivée en 2011 a rebattu les cartes d’un rap français peu habitué à se faire tacler à coups de talons aiguilles.

 
 
 
 
 
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Deux albums certifiés disque de platine plus tard ("Jolie Garce" en 2016 et "Antidote" en 2019), elle décide en 2021 de prendre encore plus les choses en main en fondant son propre label “Jolie Garce Records”. Dans les labels classiques, "toutes les décisions se prennent entre hommes”, assure-t-elle, et elle compte bien changer ça. Shay, c’est la preuve qu’on peut être femme, sexy, et imposer ses propres codes, même dans un milieu viriliste.

Son passage en tant que jurée dans Nouvelle École l’a encore plus installée dans le paysage du rap francophone : charismatique, tranchante, avec un sens de l’esthétique et du positionnement ultra-précis. Elle ne s’efface pas derrière ses homologues masculins, et impose un respect trop souvent contesté à la femme dans le rap. 

 
 
 
 
 
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Une direction artistique au millimètre

Ce qui fait la force de Shay, au-delà de la musique, c’est sa direction artistique. Depuis son retour avec Pourvu qu’il pleuve, elle a peaufiné une imagerie ultra-maîtrisée, entre luxe et authenticité, mystère et puissance (et quelques lanières en cuir). Rien n’est laissé au hasard. Une esthétique sombre et avant-gardiste, un personnage insaisissable, mystérieux et sexy, et surtout une envie de voir les choses en grand.

Ses concerts ne sont pas juste des concerts, ce sont des spectacles visuels ultra-travaillés, pensés comme des expériences immersives. Pourtant, monter un spectacle de telle envergure n’était pas gagné. “Personne ne voulait investir dans un spectacle, surtout pour du rap, raconte-t-elle à Booska-P. Mais je n’étais pas prête à faire des concessions, parce que j’ai la culture du spectacle, de par mon héritage familial.” Un héritage bien ancré : avant elle, son grand-père Tabu Ley Rochereau avait été le premier artiste africain à performer à l’Olympia en 1970.

Un film pour capturer la magie du live

Après avoir rempli l’Olympia pour son Acte I, fait la tournée des festivals lors de l’Acte II et réussi à faire danser tout le Zénith de Paris deux jours de suite pour son Acte III, il fallait une conclusion à la hauteur. Et cette conclusion, c’est un film. Plutôt que d’enchaîner directement sur Bercy, Shay choisit une approche différente : son ultime série de concerts a été projetée en avant-première au Grand Rex le 25 février, en partenariat avec Arte, qui diffuse le show dès le lendemain sur YouTube. Un moyen de faire vivre l’expérience à celles et ceux qui n’ont pas pu avoir leurs places à temps.

Mais attention, on ne parle pas d’une simple captation de concert. Le film retranscrit l’intensité de ses performances au Zénith de Paris et au Forest National de Bruxelles avec un soin cinématographique. L’image, le son, le montage : tout est pensé comme un prolongement de son univers artistique. Une manière d’élever encore un peu plus le statut de Shay, déjà bien installée comme une figure incontournable du rap francophone.

La consécration : Bercy

Et comme si ça ne suffisait pas, Shay a annoncé un inédit : un concert à l’Accor Arena. On ne connaît pas encore la date exacte, mais une chose est sûre : elle devient officiellement la première rappeuse française à annoncer Bercy seule. Un accomplissement qui montre bien qu’elle n’a pas juste marqué “le rap féminin”, elle a marqué le rap tout court. La première brique pour qu'un jour on arrête d'utiliser cet affront : "rap féminin". 

Entre son film, son Bercy et son prochain album qui se prépare, représentations concrètes de son travail de l’esthétique et de sa vision artistique innovante depuis quelques années, Shay prend une trajectoire qui la place dans une tout autre catégorie. Et vu la détermination qu’elle affiche depuis le début, on peut être sûrs d’une chose : elle n’a pas fini de nous surprendre.

 
 
 
 
 
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