Fouad Abdelmoumni était poursuivi pour "outrage à des corps constitués", "diffamation" et "diffusion d'allégations mensongères"
Fouad Abdelmoumni "ne sera détenu que si le jugement est confirmé en cassation", a précisé à l'AFP Mohamed Nouini. "Le tribunal de première instance de Casablanca l'a condamné à six mois de prison ferme. Il aurait dû être poursuivi sur la base du Code de la presse, qui ne prévoit pas de peines privatives de la liberté, et non sur la base du Code pénal", a estimé l'avocat.
Placé en garde à vue fin octobre 2024 puis remis en liberté deux jours plus tard, le sexagénaire était poursuivi pour "outrage à des corps constitués", "diffamation" et "diffusion d'allégations mensongères" après un post sur Facebook où il relayait des accusations "d'espionnage" de la France par le Maroc. "La France, qui voit sa position décliner parmi toutes les nations, ne voudrait pas céder au chantage d'un Etat faible qui utilise tous les moyens de pression à sa disposition sans oublier l'espionnage", avait-il écrit sur Facebook. Des propos que le ministère public a qualifiés d'"allégations attentatoires aux intérêts du Royaume", et qui selon lui "dépassent les limites de la liberté d'expression et représentent des éléments constitutifs de crimes punis par la loi".
La justice l'a jugé coupable de diffusions de fausses informations sur les réseaux sociaux.
— Maroc Hebdo (@marochebdo) March 3, 2025
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Accusations d’espionnage
La publication de Fouad Abdelmoumni, voix critique des autorités marocaines, avait coïncidé avec la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron au Maroc, qui avait scellé la réconciliation entre Paris et Rabat après trois années d'une brouille en partie alimentée par ces soupçons d'espionnage.
En 2021, le Maroc avait été accusé d'avoir utilisé le logiciel Pegasus pour infiltrer les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères dont Emmanuel Macron, selon une vaste enquête menée par un consortium de médias internationaux sur la base de données obtenues par les organisations Forbidden Stories et Amnesty International. Le gouvernement marocain avait catégoriquement démenti "ces allégations mensongères et infondées" et enclenché plusieurs procédures judiciaires en France, Espagne et Allemagne. En 2023, la justice française a jugé ces poursuites irrecevables.
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