La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a blâmé le Rwanda dans un communiqué co-signé avec les ministres du Développement international et du Commerce international. Elle a dénoncé et condamné, lundi 3 mars, dans ce dernier, "les atrocités généralisées" dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC), tout en pointant du doigt "la présence des forces rwandaises de défense en RDC et leurs alliés, le M23". Ces propos ont été jugés honteux par le ministère rwandais des Affaires étrangères.
"Une violation flagrande de la souveraineté de la RDC"
Le texte précise que le Canada va notamment "suspendre la délivrance de permis pour l'exportation au Rwanda de biens et technologies réglementés", ainsi que les nouveaux projets économiques gouvernementaux, et revoir sa participation à des événements internationaux organisés au Rwanda. "Le Canada ne peut pas prétendre saluer les efforts des acteurs régionaux dans le processus de paix quand il fait porter toutes sortes de violations au Rwanda", est-il indiqué dans le communiqué. Il affirme que la présence du Rwanda chez son voisin "constitue une violation flagrante de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC et de la Charte des Nations Unies."
LA POSITION DU CANADA DANS LE CONFLIT DANS L'EST DE LA RDC EST HONTEUSE
— Ministry of Foreign Affairs & Int'l Cooperation (@RwandaMFA) March 4, 2025
Le Rwanda prend note de la déclaration de Affaires mondiales Canada sur la situation dans l'Est de la RDC et trouve inacceptable l’attribution diffamatoire au Rwanda d’atrocités présumées. Nous demanderons… pic.twitter.com/1wQASAvEE5
La réaction du Rwanda
Au lendemain de sa publication, mardi 4 mars, le ministère rwandais des Affaires étrangères a réagi à ces annonces dans un communiqué, affirmant que les "mesures contre le Rwanda annoncées par le Canada ne résoudront pas le conflit". Le ministère souligne qu'il cherchera des "clarifications" sur l'annonce du Canada.
La Grande-Bretagne a décidé fin février de "suspendre" la majorité de ses aides financières au Rwanda. Une mesure "punitive" selon Kigali. Washington a annoncé de son côté des sanctions financières contre un haut responsable rwandais, l'ancien ministre de la Défense James Kabarebe, accusé d'"orchestrer le soutien" des troupes rwandaises au M23. Kigali les a dénoncées comme "injustifiées et infondées".
Depuis fin janvier, le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par les forces rwandaises, s'est notamment rendu maître en RDC des grandes villes de Goma et Bukavu, après avoir déjà conquis depuis 2021 de vastes pans de cette région riche en ressources naturelles.
Avec l'AFP.
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