Sur scène, SDM enflamme les foules. Mais en dehors de la performance musicale, il utilise aussi sa voix, et son audience, pour s'engager. À la veille de ses concerts à l'Accor Arena de Paris, le rappeur a tenu à mettre en lumière une situation qui lui tient particulièrement à cœur, du fait de ses origines : le conflit meurtrier en République démocratique du Congo (RDC).
Dans une interview accordée au Parisien, il exprime son incompréhension face au silence supposé des médias et des politiques français : "J’ai l’impression qu’on n’en parle pas assez, alors que ce sont des millions de morts."
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"Allumer la tour Eiffel ne suffit pas" : un appel direct à la France
Il estime que la France, capable d'afficher (et d'offrir, materiellement et financièrement) un soutien fort à l'Ukraine, devrait en faire autant pour la RDC. "J’attends plus que des gestes symboliques. Allumer la tour Eiffel aux couleurs du Congo, ça ne suffit pas." Le rappeur met en avant une inégalité de traitement qui l’interroge. Il demande une prise de position plus ferme de Paris, à l’image de celle adoptée pour d'autres conflits internationaux.
Le rap français unit pour la RDC
SDM n’est pas seul dans ce combat. De nombreux artistes de la scène rap ont déjà pris position sur la situation en RDC. Gradur, Damso, Ninho, Josman, Youssoupha ou encore Kalash Criminel, tous originaires du congo, se sont réunis sur le titre "FREE CONGO", sorti le 21 février dernier. Gradur y dénonce lui aussi le silence entourant les massacres dans l'est du pays : "Des millions d’morts au Nord-Kivu, personne n’en parle."
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Une tragédie humanitaire passée sous silence
Depuis 1998, les différents conflits en RDC ont causé plus de six millions de morts, selon Amnesty International. Une situation qui se dégrade encore ces derniers mois, avec la progression des rebelles du M23 et la prise de plusieurs villes clés dans l'est du pays. SDM, lui, ne compte pas se taire. Il veut utiliser sa notoriété pour alerter et appeler à une mobilisation internationale. “Je veux en profiter au maximum actuellement, conclut-il. Parce que je sais que tout ça n’est pas éternel."
Le rap comme porte-voix des oubliés
Dans le morceau "Mucho Noir", joué sur scène, SDM et RSKO rappellent cette réalité tragique : "J’sais que mon peuple se fait assassiner. Dans l’est de mon bled, y’a des civils qui meurent."
Le rap, engagé par nature, souvent multiculturel, est encore aujourd’hui politique, malgré une certaine aseptisation depuis son gain en popularité. Sa démocratisation en fait le média parfait pour toucher un large public, parfois jeune, parfois isolé des conflits internationaux et d’une forme d’engagement.
TI TI TI @GRADIDUR x @Sdm__92 x @rsko94 🇨🇩 pic.twitter.com/SbQWLhwKGh
— Robinho 🇧🇷🇮🇹 (@10sio_) February 25, 2025
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