Athol Fugard, dramaturge engagé contre l'apartheid, est décédé à 92 ans

Athol Fugard, auteur de plus de 30 pièces en 70 ans de carrière, est décédé samedi 8 mars 2025, a annoncé la mairie du Cap dans un communiqué. La ville a salué la mémoire de ce "véritable patriote", dont l'œuvre a joué un rôle clé dans la dénonciation de l'apartheid.

Né en 1932, Fugard s'est imposé dès les années 1960 comme une voix essentielle contre le régime ségrégationniste sud-africain. Il a bravé les interdits en mettant en scène des acteurs blancs et noirs ensemble, en plein système de discrimination raciale.

Un théâtre militant

John Kani, acteur et dramaturge sud-africain, a réagi sur le réseau social X en exprimant sa "profonde tristesse". Collaborateur de longue date de Fugard, il a rappelé leurs combats communs contre l'oppression, organisant des répétitions clandestines pour échapper à la répression policière.

Les pièces de Fugard, telles que Sizwe Banzi is Dead et The Island, écrites avec Kani et Winston Ntshona, ont marqué le théâtre international. Elles mettent en lumière la lutte des Sud-Africains contre l'apartheid et les injustices sociales.

Une reconnaissance internationale

Son engagement et son talent lui ont valu de nombreuses distinctions. En 2011, il a reçu un Tony Award pour l'ensemble de sa carrière. En 2006, le film Mon nom est Tsotsi, inspiré de l'une de ses nouvelles écrites en 1961, a remporté l'Oscar du meilleur film étranger.

Parmi ses œuvres les plus emblématiques, Boesman and Lena, présentée pour la première fois en 1969, a été adaptée au cinéma en 2000 avec Danny Glover et Angela Bassett.

Un héritage durable

Athol Fugard laisse derrière lui une œuvre majeure, qui a contribué à faire connaître la réalité de l'apartheid au monde entier. Son théâtre, ancré dans la résistance et la quête de justice, continue d'inspirer les nouvelles générations d'artistes et de militants.