Plus d’une centaine de personnes se sont réunies dimanche 9 mars sur le parvis de la Gaîté Lyrique, dans le IIIe arrondissement de Paris. Depuis le début de l’occupation de cet espace culturel, ils sont nombreux "à participer aux manifestations et rassemblements" organisés en soutien aux plus de 460 jeunes sans-abri qui occupent et vivent au quotidien dans la salle de spectacle. “Quand on a besoin d’eux, ils répondent présents, ils sont toujours là”, remercie Mohammed, délégué du Collectif des jeunes du parc de Belleville, qui occupe la Gaïté Lyrique.
"Serrés comme des sardines"
Assis sur les marches de l’entrée du bâtiment aux drapeaux noirs, il explique que les jeunes mineurs sont “serrés comme des sardines”. La nuit, “tu ne peux pas aller aux toilettes sans piétiner quelqu’un”. Les “soutiens”, des jeunes bénévoles solidaires de leur lutte, “passent à peu près quatre à cinq week-ends” sur place avec les membres du collectif, au cas où il y aurait des dangers, des bagarres ou des malentendus. Le délégué tient à régler tous les problèmes en interne, sans intervention des forces de l’ordre.
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À leur arrivée en décembre, ils étaient environ 180. Aujourd’hui, plus de 460 jeunes y vivent. Une situation qui s'explique par la popularité de la Gaîté Lyrique, ainsi que par l'orientation par les “centres d’évaluation” de minorités et d'isolement vers l'établissement.
Cours de français, permanences juridiques...
Le collectif reçoit de l’aide de plusieurs associations et bénévoles. Les dons en ligne leur permettent de s’organiser. Certaines personnes se rendent au “Franprix ou au Monoprix” pour acheter ce qu’il leur manque. Des cours de français et des permanences juridiques sont organisés tous les mercredis matin par l'association Utopia 56. De son côté, l’association Tara, vérifie les papiers des jeunes et les accompagne dans leurs démarches.
Ces jeunes sans-abri sont, selon Mohamed, “contrôlés de partout” et ne peuvent ainsi pas s’éloigner de l’espace occupé. En tant que jeunes, “on devrait avoir notre liberté, être envoyés à l’école, se faire des amis, faire du sport, être pris en charge quand on est envoyés à l’hôpital, déplore t-il. Il y a pas mal de jeunes ici qui ont de grands rêves, mais ils ne savent pas comment faire parce qu’on leur met des bâtons dans les roues.”
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Convoqués au tribunal administratif de Paris le 13 février, ils ont reçu l’ordre, par communiqué, d’évacuer le bâtiment avant le jeudi 13 mars. Mohammed ignore ce qu’il adviendra de lui et de ses camarades.
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