Le Conseil paix et sécurité de l'Union africaine a exprimé ce mercredi 12 mars dans un communiqué "sa grave préoccupation et sa ferme condamnation des récents développements au Soudan", notamment l'annonce de la formation d'un gouvernement parallèle, prévenant "qu'une telle action comporte un énorme risque de partition du pays".
Dans un document consulté par l'AFP, les FSR et leurs alliés, plusieurs groupes politiques et militaires dont le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord dirigé par Abdelaziz al-Hilu, prévoient de créer un "gouvernement de paix et d'unité" dans les zones du Soudan contrôlées par les rebelles.
Réécouter : Faisal Elbagir, journaliste soudanais
Cette alliance rebelle s'engage à "construire un État laïque, démocratique, décentralisé, basé sur la liberté, l'égalité et la justice, sans parti pris culturel, ethnique, religieux ou régional."
L'armée et les FSR sont accusés de crimes de guerre, mais les paramilitaires se distinguent par des exécutions de masse à caractère ethnique, des violences sexuelles et de graves violations des droits humains.
L'UE et l'UA invitent à ne pas reconnaître ce gouvernement parallèle
L'UA a appelé mercredi tous ses États membres ainsi que la communauté internationale "à ne reconnaître aucun gouvernement ou entité parallèle visant à partitionner et à gouverner une partie du territoire de la République du Soudan ou de ses institutions".
Dans un communiqué publié mardi 11 mars, l'Union européenne a "réitéré son engagement pour l'intégrité territoriale du Soudan". Elle met également en garde contre un "risque de partition du pays qui menace les aspirations démocratiques des Soudanais".
Début mars, le Conseil de sécurité de l'ONU avait affirmé que l'initiative "risquerait d'exacerber le conflit en cours au Soudan, de fragmenter le pays et d'aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique".
Les autorités de Khartoum ont déposé la semaine dernière une requête visant les Émirats arabes unis devant la Cour internationale de justice, affirmant que ce pays est complice d'un génocide en raison de son soutien présumé aux FSR. Les Émirats arabes unis ont dénoncé un "coup de communication cynique"
La guerre, initialement déclenchée par des désaccords sur l'intégration des FSR dans l'armée, a déchiré le pays, l'armée contrôlant l'est et le nord du Soudan, et les FSR dominant la quasi-totalité de la région occidentale du Darfour et des pans du sud du pays.
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