Chlordécone en Guadeloupe et Martinique : "L'État a laissé faire, c'est un choix politique" selon l'historienne Françoise Vergès

Actus. Françoise Vergès est historienne, ancienne présidente du Comité national pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, spécialiste de l'histoire politique des Outre-Mer. Elle était l'invitée d'Africa Radio jeudi 13 mars 2025 à 07h45.

Chlordécone en Guadeloupe et Martinique : "L'État a laissé faire, c'est un choix politique" selon l'historienne Françoise Vergès
L'historienne, spécialiste des Outre-Mer, Françoise Vergès

L’Etat français devra indemniser des victimes du pesticide chlordécone en Guadeloupe et Martinique qui ont pu démontrer un préjudice d’anxiété.

La décision a été prise par la cour administrative d’appel de Paris mardi. La cour administrative d’appel de Paris avait été saisie par près de 1 300 personnes, seule une dizaine de victimes sont concernées par ce jugement.Le Chlordécone, un pesticide, interdit en France en 1990 mais qui a continué à être autorisé dans les bananeraies des deux îles par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, a provoqué une pollution importante et durable des sols, des nappes phréatiques et des milieux marins. Plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France.

Dans les Antilles, le taux d'incidence du cancer de la prostate figure parmi les plus élevés au monde.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire  a conclu en juillet 2021 à une relation causale probable entre le chlordécone et le risque de développer cette maladie. D'après Françoise Vergès, l'inquiétude liée à cette pollution hante toujours une partie des populations de Guadeloupe et Martinique "Certains gestes anodins de la vie quotidienne sont aussi devenus source d'angoisse dans les Antilles, comme ouvrir le robinet d'eau" déclare Françoise Vergès. Elle salue la décision de la Cour d'Appel de Paris "c'est une victoire pour les Guadeloupéens et les Martiniquais qui n'ont jamais cédé, abandonné ce combat" ajoute l'historienne.


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