Après la Guinée en 2023 et la Côte d'Ivoire en 2024, deux pays sont à l'honneur cette année, le Cameroun et le Brésil. Pourquoi ces choix ?
Le Cameroun est un pays riche en littérature avec de grands auteurs qui ont fait la gloire de la littérature camerounaise comme Mongo Beti, Ferdinand Oyono et il y a une nouvelle génération d'auteurs.
Donc, il me semblait important de mettre en avant cette littérature. Et le Brésil, parce que c'est un pays qui a une très forte communauté afrodescendante et dans le cadre de la thématique de cette année qui est "Voyage(s) en diaspora(s)", il nous a paru important de relier deux continents, le continent américain et le continent africain.
D'autant que cette année, nous entrons dans l'année France-Brésil. C'était une occasion aussi de marquer cet événement.
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La thématique de cette année, c'est "Voyage(s) en diaspora(s)". Alors, comment les visiteurs vont voyager dans les diasporas durant ces trois jours de salon ?
Ils vont voyager en diaspora, notamment en assistant à des conférences qui sont orientées sur cette thématique. Ils vont voyager en diaspora en rencontrant des auteurs, des éditeurs qui sont originaires de plusieurs endroits du monde.
On a des éditeurs des Caraïbes, on a des éditeurs du Brésil, on a des éditeurs qui viennent des États-Unis. Également, beaucoup d'éditeurs européens qui sont concentrés sur des thématiques africaines. Et tous les auteurs que nous recevons sur ce salon ont quelque chose à voir avec la diaspora.
Diriez-vous que cette édition est plus politique que les précédentes ? Il y aura des conférences sur les violences faites aux femmes en temps de guerre, sur la jeunesse africaine, sur la Françafrique, aussi des conférences en lien avec le centenaire de Frantz Fanon et le panafricanisme...
Oui, absolument. La politique est un acte majeur de ce salon. Nous avons trois, quatre conférences qui portent sur des thématiques politiques.
La politique actuelle en Afrique est très mouvante, nous essaierons de donner la parole à des spécialistes qui nous expliqueront en quoi ces mouvements politiques, que l'on a connus ces dernières années, sont en train de rebattre les cartes, mais également politiques au niveau des interventions d'auteurs, de personnalités qui ont quelque chose à dire sur ce qui se passe aujourd'hui en Afrique, quel est le cadre politique qui est organisé et comment il peut être amélioré.
Mais nous n'aurons pas non plus que de la politique, nous aurons de l'écologie, nous aurons de l'histoire, de la littérature pure, de la littérature jeunesse. Dans ce salon, on essaie d'aborder toutes les thématiques et de laisser le plus ouvert le champ de la programmation afin que tout le monde y trouve quelque chose.
Le Salon du livre africain sera l'occasion pour les visiteurs de découvrir aussi de nouveaux auteurs. Mais quels livres ou quels auteurs vous conseilleriez une personne qui aimerait découvrir des auteurs africains ?
J'aurais envie de dire de commencer par quelques auteurs classiques comme Amadou Hampâté Bâ, comme Ferdinand Oyono, comme Kourouma (Ahmadou). C'est déjà important d'entrer dans cette littérature par le classique et ensuite aller vers des auteurs plus contemporains. Je vous citerai Mohamed Mbougar Sarr qui a eu le prix Goncourt en 2021, Hemley Boum, une autrice camerounaise qui sera présente sur le salon, qui a beaucoup de qualités et qui a une très belle écriture.
En même temps, c'est assez difficile de vous citer des noms puisqu'il y a beaucoup d'auteurs, mais je crois que le mieux pour les visiteurs, c'est d'aller rencontrer les éditeurs, de parler avec eux, d'exprimer leur goût, leur intérêt pour des thématiques particulières et ensuite de se laisser guider.
D'après une étude du Centre national du livre, qui a été publié l'année dernière. Les jeunes qui ont entre 7 et 19 ans lisent de moins en moins. Comment on intéresse cette génération-là à la lecture, notamment aux littératures africaines ?
Je dirais que le premier pas, c'est de commencer par la littérature jeunesse. Nous avons une dizaine d'éditeurs jeunesses qui seront présents. C'est une occasion pour la jeune génération de découvrir des livres qui sont liés à leur culture pour des enfants qui viennent de la diaspora, puisque nous avons des livres dans différentes langues, mais également des livres avec des personnages et des histoires qui sont tout à fait adaptées.
La deuxième chose, pour que la jeunesse aille vers les livres, il faut qu'on puisse les guider vers les livres qui leur correspondent. C'est aussi une démarche que les éditeurs ont vis-à-vis du public : trouver le livre qui vous correspond, qui vous donne envie de lire le prochain.
Infos pratiques :
Salon du livre africain
Halles des Blancs Manteaux
48 rue Vieille du Temple
75004 Paris
Entrée libre
Site internet : Salon du Livre Africain de Paris 2025
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