Occupation de la Gaîté Lyrique : “Nous vivons au jour le jour, sans savoir quand ils viendront nous expulser”

Actus. Un mois après l’ordre d’évacuation du tribunal administratif de Paris, les 450 jeunes migrants qui occupent la Gaîté Lyrique peuvent être expulsés à tout moment, depuis ce jeudi 13 mars. Mais eux sont décidés à rester tant qu’une solution n’est pas trouvée, malgré des conditions de vie de plus en plus pénibles.

Occupation de la Gaîté Lyrique : “Nous vivons au jour le jour, sans savoir quand ils viendront nous expulser”
Keisha Mougani

"Aujourd'hui, le 13, le juge (du tribunal administratif de Paris) que nous sommes expulsables. Après cette date, la mairie et la préfecture peuvent décider de nous expulser, y compris par la force", explique Abdourahmane K., un des délégués du Collectif des jeunes du parc de Belleville, qui est à l'origine de l'occupation de la Gaîté Lyrique.

Lui, fait partie des premiers occupants du lieu, qui est, depuis décembre, le refuge d'une centaine de jeunes mineurs non accompagnés dont la minorité n'a pas été reconnue.

De 200, ils sont désormais 450 à occuper le premier étage de l'établissement culturel.

Cette soirée du jeudi 13 mars, la vie continue malgré le fait qu'ils soient dorénavant expulsables à tout moment. Certains sont dehors en train de discuter, fumer. D'autres sont à l'intérieur, en train de manger, de prier ou de discuter, toujours.

Le 13 février, le tribunal administratif leur avait donné un mois pour quitter ce lieu qui appartient à la mairie de Paris. "La mairie a dit qu'elle ne nous expulsera pas tant qu'elle n'aura pas de solution pour nous. On verra, explique Alassan T., un autre délégué du Collectif des jeunes du parc de Belleville. Tant qu'il n'y aura pas une solution d'hébergement, nous resterons à la Gaîté Lyrique le plus longtemps possible.", ajoute le jeune homme, qui assure être âgé de 16 ans.

"Tant que la personne n'a pas de mauvaises intentions, la Gaîté Lyrique est ouverte"

Le bâtiment est devenu une forteresse. Les jeunes sont soumis à une vérification des sacs par des agents de sécurité mis à disposition par la mairie.

Les personnes de l'extérieur quant à elles ne peuvent plus pénétrer l'enceinte du lieu librement.

"C'est pour prévenir les tensions que nous avons renforcé les contrôles à l'entrée", explique Abderrahmane. Ce dernier évoque plusieurs épisodes avec des infiltrations de médias identitaires, d'extrême droite. "Certains sont entrés pour filmer les jeunes sans leur consentement.", raconte-t-il. "Tant que la personne n'a pas de mauvaises intentions, la Gaîté Lyrique est ouverte", estime de son côté Alassan.

Et les conditions de vie à l'intérieur, de plus en plus difficiles, exacerbent le risque de tensions entre les jeunes. "Il y a parfois de petites altercations, mais c'est normal. 400 jeunes dans un lieu qui n'est pas fait pour ça, c'est normal qu'il y ait de petites tensions. Mais nous arrivons à gérer la situation, même avant l'arrivée des soutiens et de la sécurité", témoigne Alassan.

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