La junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya a suspendu 28 partis, parmi lesquels deux des principaux du pays: le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l'ancien président Alpha Condé, renversé par un coup d'État en septembre 2021 et installé à l'étranger depuis, et le parti de l'opposant en exil Sidya Touré, l'Union des forces républicaines (UFR).
Ces derniers ont manqué à leurs obligations de fournir un compte bancaire ou de tenir un congrès au cours des trois derniers mois, a justifié le ministre de l'Administration territoriale, le général Ibrahima Kalil Condé, à l'occasion de la présentation d'un rapport d'évaluation concernant les formations politiques du pays.
Début janvier, les militaires avaient déjà annoncé la suspension des partis "sans autorisation", invoquant la "nécessité d'assainir l'échiquier politique".
Les militaires ont également prononcé la dissolution de 27 partis, qui n'ont pas d'adresse ou de logo, ou dont les leaders sont installés à l'étranger ou sont décédés sans successeurs.
Selon le rapport, 75 partis sont autorisés à poursuivre normalement leurs activités politiques. 24 autres mouvements sont aussi autorisés à exercer leurs activités, mais sous réserve d'organiser un congrès au cours des 45 prochains jours.
La junte a mis quatre autres partis sous observation, selon le rapport. Malgré sa présence dans la liste des formations autorisées, le parti de l'opposant Cellou Dalein Diallo, l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a dénoncé un "manquement grave" par la junte dans le processus d'évaluation des partis politiques.
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"Il est inconcevable et inacceptable que l'on évalue des partis politiques sous la base d'instruments et d'éléments d'appréciation dépourvus de fondement juridique. C'est un manquement grave", a déclaré à la presse Joachim Baba Milimouno, directeur de la cellule de communication de l'UFDG.
La junte en Guinée s'était initialement engagée sous la pression internationale à céder le pouvoir à des civils élus avant la fin de l'année 2024, promesse qu'elle n'a pas tenue.
Le général Mamadi Doumbouya a promis dans ses vœux du Nouvel an que 2025 serait une "année électorale cruciale pour parachever le retour à l'ordre constitutionnel".
Le 5 mars, le Premier ministre civil Amadou Oury Bah a également affirmé qu'un référendum ainsi que des élections présidentielle et législatives se tiendront au courant de l'année pour un "retour effectif" à l'ordre constitutionnel, sans donner de calendrier.
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