La crise a été exacerbée après l’attentat de Mulhouse, le 22 février, dont l’auteur, en situation irrégulière, était sous le coup d’une obligation de quitter la France (OQTF) refusée par l’Algérie. Face à cette situation, Bruno Retailleau a réaffirmé sa volonté d’une "riposte graduée" si Alger continue de refuser de reprendre ses ressortissants.
"Je suis là pour protéger les Français", a-t-il insisté, ajoutant qu’il ne transigerait pas sur cette question. "Si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais."
Une liste de ressortissants à expulser
Vendredi 14 mars, le gouvernement français a établi une première liste de soixante ressortissants algériens qu’il souhaite expulser. Retailleau a évoqué la possibilité d’une remise en cause des accords de 1968 qui régissent le statut des Algériens en France, leur offrant des facilités en matière de séjour, de circulation et d’emploi.
Le Premier ministre François Bayrou avait déjà menacé fin février de dénoncer ces accords si, dans un délai de six semaines, l’Algérie ne coopérait pas sur les expulsions.
Macron prône l’apaisement, Tebboune appelle au dialogue
Alors que le ministre de l’Intérieur durcit le ton, le président Emmanuel Macron tente une approche plus diplomatique. Il a déclaré vouloir "renégocier" les accords de 1968 plutôt que les dénoncer purement et simplement.
De son côté, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment déploré un "climat délétère" entre les deux pays et appelé à la reprise du dialogue. Il a également exhorté Emmanuel Macron à "faire entendre sa voix" pour rétablir des relations plus apaisées entre Alger et Paris.
Dans ce contexte de tensions croissantes, la menace de démission de Bruno Retailleau souligne la fracture au sein du gouvernement sur la stratégie à adopter vis-à-vis de l’Algérie.
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