Burkina Faso : le régime militaire nie les massacres de civils dans l'ouest du pays

Actus. Le gouvernement burkinabè a qualifié samedi de "fausses informations" des accusations d'exactions par l'armée et ses supplétifs contre des civils, dans l'ouest du pays, en début de semaine.

Burkina Faso : le régime militaire nie les massacres de civils dans l'ouest du pays
Le capitaine Ibrahim Traoré, chef du régime militaire au Burkina Faso - Wikimedia commons

 De fausses informations selon le régime militaire au Burkina Faso

"Le gouvernement regrette et condamne la propagation, sur les réseaux sociaux, d'images d'incitation à la haine et à la violence communautaire, et de fausses informations visant à mettre à mal la cohésion sociale et le vivre-ensemble dans notre pays", a écrit le porte-parole du gouvernement, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, dans un communiqué. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent notamment des dizaines de corps ensanglantés jonchant le sol, sans signe de vie apparent, les pieds et les mains ligotés. Ce sont pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards.  
Selon une source locale, contactée par l'AFP, "des familles entières" de ressortissants peuls ont été tuées dans la zone de Solenzo, entre le 10 et le 11 mars, par des soldats et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils. La communauté peule est régulièrement stigmatisée au Sahel, accusée de composer le gros des rangs des groupes jihadistes ou de collaborer avec eux.

Vendredi, l'ONG Human Rights Watch a appelé le régime militaire, au pouvoir depuis septembre 2022, à enquêter sur ces massacres. Elle a dénombré 58 corps dans les vidéos, mais estime que le bilan pourrait être plus lourd. "Cette vaste campagne de désinformation fait suite aux récents événements de Solenzo, travestis à souhait, pour discréditer nos vaillants combattants et faire peur aux paisibles populations", a affirmé le porte-parole du gouvernement. 

Les autorités donnent leur version

Dans ce communiqué, les autorités expliquent leur version des évènements: le 10 mars, "un poste avancé de VDP ( Volontaires pour la Défense de la Patrie ) a été attaqué par des terroristes". Dans la riposte, "une centaine" de jihadistes ont été tués”, selon le gouvernement, et d'autres se sont enfuis dans la forêt voisine. 
Lors de la contre-offensive, les VDP ont "découvert des familles composées de femmes, d'enfants, de vieilles personnes que les terroristes ont tenté d'utiliser comme bouclier humain", poursuit la même source, assurant que ces familles ont été "conduites sur un site provisoire pour une prise en charge humanitaire urgente"
 

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