Le parquet national antiterroriste (Pnat) a déposé un recours, examiné mercredi 19 mars 2025 à Paris, pour obtenir l’inculpation d’Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana. Visée par une enquête depuis 2008, elle a jusqu’ici échappé aux poursuites judiciaires.
Des accusations de complicité dans le génocide
Agathe Habyarimana, aujourd’hui âgée de 82 ans, est soupçonnée d’avoir joué un rôle central dans l’"akazu", le cercle restreint du pouvoir hutu accusé d’avoir orchestré le génocide des Tutsi d’avril à juillet 1994. Selon l’ONU, environ 800 000 personnes ont péri lors des massacres.
Un dossier judiciaire complexe
L’enquête, ouverte après une plainte du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), avance difficilement. En 2016, Mme Habyarimana avait été placée sous le statut de témoin assisté. En 2022, la juge d’instruction avait annoncé la clôture des investigations, laissant présager un non-lieu.
Le rôle présumé d’Agathe Habyarimana
Selon le CPCR, elle aurait financé la Radio Mille Collines, qui diffusait des appels à la haine anti-Tutsi, et participé à l’élaboration d’une liste de personnalités à éliminer. Elle est également accusée d’avoir donné son accord à des massacres organisés par la garde présidentielle après la mort de son mari.
Une justice sous pression
Le Pnat reproche à la juge d’instruction de n’avoir réalisé "qu’un petit nombre" d’actes d’enquête et exige son inculpation. La cour d’appel de Paris doit désormais trancher sur l’avenir judiciaire de cette affaire emblématique.
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