Il n'est pas encore 6h du matin, ce mardi 18 mars, quand l'évacuation de la Gaîté Lyrique, rue Papin à Paris, débute. Plus de 470 jeunes migrants sans-abri y ont trouvé refuge depuis décembre 2024, dans l’attente d’un recours avec la juge pour enfants. La majorité des occupants était déjà sortie du bâtiment, cabas en main, afin d’éviter tout débordement avec les forces de l’ordre.
Sur place, il reste toutefois encore des occupants. “Là, on est en train de se faire encercler, donc on essaie de former un cordon pacifique pour laisser les gens sortir et que tout se passe bien dans le plus grand calme”, décrit un militant. Avant l’arrivée des CRS, deux groupes s’étaient positionnés aux extrémités de la place et un troisième au centre.
Des gaz lacrymogènes utilisés
Les occupants de la Gaîté Lyrique se retrouvent rapidement isolés aux bords de la place par les forces de l'ordre. Ces dernières, qui ont reçu l'ordre de dégager la place, chargent les jeunes amassés à une extrémité de la place. Puis des gaz lacrymogènes sont utilisés par les forces de l'ordre, au sein d'une foule compacte, qui fuit alors la fumée et s'agglutine de l'autre côté de la rue. Certains sortent en pleurant, d’autres, blessés pendant la charge, sont portés.
Au sol, les affaires des occupants éparpillées
Couvertures, vêtements et sacs éventrés : les affaires des jeunes migrants du collectif ont été éparpillées sur le sol du parvis de la Gaîté Lyrique. Leurs propriétaires n’ont pas encore pu les récupérer, malgré la brèche dans un cordon de CRS permettant à quelques personnes soutenant leur lutte de récupérer les paquetages. Ils se les passent de main en main, du parvis au trottoir d’en face.
Plusieurs blessés, 46 interpellations
Quelques heures plus tard, Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, affirme sur le plateau de BFMTV que six migrants ont été légèrement blessés durant l'opération d'évacuation de la Gaîté Lyrique. Trois jeunes ont reçu des soins. Un CRS et un journaliste ont également été touchés.
46 personnes ont été interpellées, dont une pour outrage et rébellion. Elles subiront une vérification administrative en vue d’un possible "éloignement", selon les mots du préfet de Paris.
Déplacés dans d'autres régions ?
Plus de 400 personnes sont ainsi mises à la rue sans solution d'hébergement à Paris. Laurent Nuñez indique qu'elles seront à nouveau évacuées si d'aventure elle s'installaient dans la rue, ou dans un bâtiment de façon illégale.
Des bus destinés à envoyer dans d'autres régions les anciens occupants de la Gaîté Lyrique ont été mis en place. La quasi-totalité d'entre eux ont refusé, à la demande du Collectif des jeunes du parc de Belleville, cette prise en charge, selon le préfet de police. Pour Ibrahim Barry, un Guinéen membre du collectif, ils ont besoin d'une “proposition d'hébergement à Paris, parce qu'on a des recours, on doit voir avec nos avocats, donc quitter ici pour aller en dehors de Paris, ça sera trop difficile de se retrouver”.
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