Bolloré face à une nouvelle plainte pour recel et blanchiment en Afrique

Actus. Un collectif d’associations africaines a déposé plainte en France contre le groupe Bolloré pour recel et blanchiment d’actifs liés à l’attribution de concessions portuaires en Afrique, avant la cession de ses activités en 2022, selon l'AFP.

Bolloré face à une nouvelle plainte pour recel et blanchiment en Afrique
Le groupe Bolloré, son fondateur Vincent Bolloré (photo - 2013) et son fils Cyrille font l’objet d’une plainte déposée en France par le collectif panafricain "Restitution pour l’Afrique" - Wikimedia commons

Le groupe Bolloré, son fondateur Vincent Bolloré et son fils Cyrille font l’objet d’une plainte déposée en France par le collectif panafricain "Restitution pour l’Afrique" (RAF). Ce regroupement d’associations basées au Togo, en Guinée, au Ghana, en Côte d’Ivoire et au Cameroun accuse l’entreprise de recel et de blanchiment d’actifs dans la gestion de concessions portuaires africaines.

Selon la plainte, déposée devant le parquet financier de Paris et consultée par l’AFP, les activités du groupe au Cameroun, au Ghana et en Côte d’Ivoire sont concernées pour des faits de recel, tandis que le Togo et la Guinée sont visés pour du blanchiment présumé.

Des soupçons de corruption sur plusieurs concessions portuaires


La justice française enquête déjà depuis 2013 sur l’attribution des ports de Lomé (Togo) et Conakry (Guinée). Bolloré est soupçonné d’avoir utilisé sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour influencer frauduleusement les campagnes présidentielles de Faure Gnassingbé et Alpha Condé en 2010, favorisant ainsi Bolloré Africa Logistics.

En 2021, le groupe a accepté de payer une amende de 12 millions d’euros pour éviter des poursuites judiciaires. Toutefois, le parquet financier a requis en 2024 un procès pour corruption contre Vincent Bolloré.

La nouvelle plainte élargit les accusations aux ports de Douala et Kribi (Cameroun), Tema (Ghana) et Abidjan (Côte d’Ivoire). Le collectif RAF affirme que le groupe a obtenu ces concessions grâce à des actes présumés de favoritisme, de trafic d’influence et de prise illégale d’intérêts impliquant des responsables politiques locaux.

Une vente à MSC dans le viseur


Le volet du blanchiment porte sur les profits tirés de ces concessions, qui ont été regroupées sous Bolloré Africa Logistics et revendues en 2022 à l’armateur MSC pour 5,7 milliards d’euros. Les plaignants estiment que ces revenus ont été acquis frauduleusement et devraient être restitués aux populations africaines lésées.

« Cette plainte vise les corrupteurs, ceux qui injectent l’argent dans des circuits opaques avant de le blanchir », explique Antoine Vey, avocat du collectif RAF. Jusqu’ici, les affaires de biens mal acquis se sont surtout concentrées sur des dirigeants africains accusés d’enrichissement personnel.

Pour Jean-Jacques Lumumba, à la tête du collectif, l’objectif est clair : « Cibler l’argent sale perçu par le corrupteur et le restituer aux peuples africains. »

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Bolloré face à une nouvelle plainte pour recel et blanchiment en Afrique