Tensions France-Algérie. "C'est l'Algérie qui nous agresse", selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau

Actus. Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a de nouveau affiché la fermeté avec l’Algérie mercredi 19 mars. De leurs côtés, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot et le recteur de la Grande Mosquée de Paris prônent l’apaisement.

Tensions France-Algérie. "C'est l'Algérie qui nous agresse", selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
Le ministre de l'intérieur Bruno Retailleau - Wikimedia commons

"Nous ne sommes pas belliqueux, nous ne voulons pas la guerre avec l'Algérie. C'est l'Algérie qui nous agresse", a déclaré Bruno Retailleau mercredi sur Sud Radio en réaction au refus d'Alger de reprendre ses ressortissants expulsables.  "Il faut que l'Algérie ne barguigne pas quand on est convaincu, avec une pièce d'identité, un passeport, que le ressortissant est algérien. Elle doit le réadmettre", a insisté le ministre de l’intérieur.  En pleine crise diplomatique entre les deux pays, le ministre a plaidé pour "une réponse graduée" envers Alger arguant qu'un "ensemble de mesures pourraient être prises". La réponse graduée permet de dire "nous ne sommes pas l'agresseur", a-t-il insisté. 

"Nous avons commencé à le mettre en œuvre avec la suspension des facilités à la nomenklatura algérienne", a ajouté le ministre évoquant la "remise en cause des accords de 2007" qui permet aux détenteurs de passeports diplomatiques de ne pas avoir besoin de visa.

Bruno Retailleau absent à la Grande Mosquée de Paris

 "La France est attachée à sa relation avec l'Algérie avec laquelle nous sommes unis par des liens complexes, mais d'une densité sans équivalent et des intérêts partagés", a affirmé Jean-Noël Barrot, invité au quatrième "iftar des ambassadeurs", repas de réception organisé par la mosquée pour la rupture du jeûne du ramadan. Traditionnellement c’est le ministre de l’Intérieur qui assiste à cette réception. Bruno Retailleau a décliné l'invitation. "Les tensions actuelles, dont nous ne sommes pas à l'origine et qui ont connu lundi un nouveau développement problématique, ne sont dans l'intérêt de personne ni de la France, ni de l'Algérie", a-t-il ajouté. "Nous voulons les résoudre avec respect" mais aussi "exigence, franchise et sans faiblesse, sans rien céder sur les intérêts des Français qui sont notre boussole", a martelé le ministre.

Jean-Nöel Barrot avait dans l'après-midi affirmé que le rejet par Alger d'une liste d'Algériens expulsables "porte atteinte" aux intérêts de la France. Le ministre a assuré qu'"il va de soi que les millions de nos concitoyens liés d'une manière ou d'une autre à l'Algérie n'ont rien à voir avec les difficultés que nous rencontrons aujourd'hui avec les autorités algériennes, ils ont le droit à la tranquillité"

Avant lui, le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz avait défendu son institution, "marque de l'amitié entre la France et les terres d'islam". "Votre présence, monsieur le ministre, honore ces liens qui, par-delà les blessures du passé et certaines crispations actuelles, peuvent être entendus et entretenus", a-t-il ajouté

Vantant les efforts de la Grande Mosquée qui "contrarient les disciples de la division", Chems-Eddine Hafiz  a défendu son "histoire singulière avec l'Algérie". "Cette histoire lui a permis de soutenir la pratique harmonieuse de l'islam en France, d'accompagner la citoyenneté des musulmans et de lutter contre l'extrémisme", a-t-il affirmé. "Dans le climat de graves tensions que nous connaissons, la Grande mosquée de Paris garde toute sa sérénité et entend continuer sur le chemin de l'apaisement et de l'espoir d'une relation vertueuse entre la France et l'Algérie", a ajouté le recteur. 


Ecoutez Jean-Noël Barrot et Chems-Eddine Hafiz

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

En direct
Les rendez-vous santé
Nos applications
Facebook
Twitter
Instagram
Tensions France-Algérie. "C'est l'Algérie qui nous agresse", selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau