La Tunisie a décidé de se retirer de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), empêchant ainsi ses citoyens et les ONG d’y déposer des recours. Cette décision a provoqué une vive indignation parmi les défenseurs des droits humains.
Une rupture avec les engagements passés
"La Tunisie annonce le retrait de sa reconnaissance de la compétence de la CADHP pour accepter les recours des personnes et des organisations non gouvernementales", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mohamed Ali Nafti dans une déclaration datée du lundi 3 mars.
Ce retrait marque un revirement par rapport à 2017, lorsque la Tunisie avait accepté de permettre à sa population et aux ONG de saisir cette Cour, créée par l’Union africaine et basée à Arusha, en Tanzanie.
Une décision vivement critiquée
Les ONG dénoncent une atteinte grave aux droits humains. Pour le Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), cette décision constitue un "reniement ignoble" et une tentative "d’échapper aux arrestations arbitraires, à la répression des opposants et des journalistes".
La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) évoque un "dangereux recul" et une volonté du pouvoir de se soustraire à une institution indépendante capable de garantir la justice. Cette décision intervient alors que plusieurs opposants au régime de Kais Saied, dont Rached Ghannouchi, avaient saisi la Cour pour dénoncer leur détention.
Ce retrait de la CADHP renforce les craintes d’une dérive autoritaire en Tunisie, déjà pointée du doigt par de nombreuses ONG.
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