L’Angola a annoncé lundi 24 mars qu’il renonçait à son rôle de médiateur dans le conflit opposant la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Engagé depuis 2022 dans les négociations de paix, le pays dirigé par João Lourenço explique vouloir se consacrer pleinement à sa présidence tournante de l’Union africaine (UA), qu’il assure depuis février. Une décision qui marque un coup d’arrêt aux efforts diplomatiques entrepris ces derniers mois pour apaiser les tensions croissantes dans l’est de la RDC.
Un échec des négociations à Luanda
Depuis plus d’un an, plusieurs cessez-le-feu ont été signés entre Kinshasa et le groupe armé M23, soutenu par Kigali, mais chacun a été rapidement violé. L’Angola avait organisé le 18 mars à Luanda une rencontre entre les autorités congolaises et le M23, mais les discussions ont avorté à la dernière minute. En parallèle, le même jour, le Qatar réunissait secrètement les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, obtenant d’eux un engagement à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.
L’Angola, qui affirme avoir investi "tout son sérieux, son énergie et ses ressources" pour parvenir à une paix durable, se retire après avoir constaté l’échec des discussions directes sous son égide. Dans son communiqué, Luanda laisse entendre que des influences extérieures auraient joué un rôle dans cet échec, sans toutefois les nommer.
Un nouveau médiateur à désigner
La présidence angolaise a précisé qu’avec la commission de l’UA, les "démarches nécessaires" seraient entreprises dans les prochains jours pour "trouver le pays dont le chef de l’État" prendra en charge la médiation. Ce futur médiateur pourra compter sur le soutien des organisations régionales d’Afrique australe (SADC, dont est membre la RDC) et d’Afrique de l’Est (EAC, dont fait partie le Rwanda).
Pendant ce temps, le M23 continue d’étendre son emprise. Dimanche 23 mars, il s’est emparé de Walikale, une localité stratégique située entre Goma et Bukavu, les deux plus grandes villes de l’est congolais qu’il contrôle depuis le début de l’année. Face à cette avancée, l’échec des négociations et le retrait de l’Angola ne font que renforcer l’incertitude sur une résolution pacifique du conflit.
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