Un ancien haut responsable sécuritaire du Ghana, Kwabena Adu-Boahene, a été arrêté pour malversations financières. Il est soupçonné d'avoir détourné des fonds destinés à renforcer la cybersécurité du pays, a révélé lundi 24 mars le ministre de la Justice Dominic Ayine. Cette affaire s'inscrit dans le cadre d'une vaste campagne anti-corruption lancée par le nouveau président ghanéen, John Mahama.
Un contrat controversé
Kwabena Adu-Boahene, ex-directeur du National Signals Bureau (NSB), qui surveille les signaux de communication principalement liés à la sécurité au Ghana, est accusé de détournement de fonds dans le cadre d'un contrat de 7 millions de dollars signé en janvier 2020 avec la société israélienne RLC Holdings Limited. Selon l'enquête de l'Office de lutte contre la criminalité économique et organisée (EOCO), une partie des fonds a été transférée vers des comptes privés liés à M. Adu-Boahene et à sa femme, Angela Adjei-Boateng.
"Le 6 février 2020, il a transféré un montant initial de 27,1 millions de cedis (1,7 million de dollars) du compte du NSB à la banque Fidelity vers un compte privé à la banque UMB", a déclaré Dominic Ayine, procureur général et ministre de la Justice. Les fonds, destinés à l'achat d'un logiciel de système de cyberdéfense, auraient été utilisés pour acquérir plusieurs propriétés au Ghana et à l'étranger.
Une lutte contre la corruption
Le président John Mahama, qui a pris ses fonctions en janvier, a déclaré une tolérance zéro envers la corruption. Son gouvernement a reçu plus de 2 000 plaintes dans le cadre de l'initiative "Opération récupérer tous les biens mal acquis" (ORAL), visant à retrouver les biens de l'État indûment acquis sous la présidence de son prédécesseur, Nana Akufo-Addo.
M. Adu-Boahene et sa femme ont été placés en détention, et l'enquête se poursuit pour identifier d'autres personnes impliquées. Parallèlement, une enquête a été lancée contre l'ancien ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, soupçonné d'avoir causé de lourdes pertes financières à l'État. M. Ofori-Atta a été déclaré en fuite en février.
La campagne anti-corruption du Ghana vise à rassurer les investisseurs étrangers et les institutions financières sur sa volonté de stabiliser son économie.
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