Soudan du Sud : L’opposition accuse l'armée de frappes aériennes près de Juba

Actus. Les tensions s’intensifient au Soudan du Sud entre les forces loyales au président Salva Kiir et celles du vice-président Riek Machar. Dans la soirée de lundi 24 mars, le parti d’opposition SPLM-IO a dénoncé des frappes sur une de ses bases près de Juba, une attaque qualifiée de "provocation" et de violation de l’accord de paix de 2018. L’ONU s’inquiète des bombardements contre les civils et Washington appelle à un dialogue direct entre les dirigeants pour éviter une nouvelle guerre civile.

Soudan du Sud : L’opposition accuse l'armée de frappes aériennes près de Juba
Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir - Flikr

Le parti du vice-président Riek Machar, rival historique du président Salva Kiir, a dénoncé des frappes lundi soir sur une de ses bases militaires près de la capitale Juba, Washington se déclarant "profondément préoccupé" par l'escalade des violences entre les factions rivales.

Un regain de tensions a été observé ces dernières semaines, notamment dans l'Etat du Haut-Nil (nord-est), qui fragilise de plus en plus l'accord de paix de 2018.

"Cet acte de provocation constitue une violation de l'accord de paix de 2018", a déclaré un porte-parole dans un communiqué.

L'armée n'a pas encore confirmé ces frappes, mais les médias locaux ont rapporté qu'il s'agissait de "bombardements intensifs". Plus tôt dans la journée, Lul Ruai Koang, porte-parole de l'armée pro-Kiir, avait averti que les forces de Machar dans la région "intensifiaient leurs mouvements" et avaient dépêché une patrouille vers des positions de l'armée "clairement en formation militaire".

Le comté de Nasir, dans le Haut-Nil, est depuis des semaines le théâtre de combats, particulièrement entre les forces fédérales loyales au président Salva Kiir et une "Armée blanche", milice accusée par le pouvoir de collaborer avec le premier vice-président Riek Machar, un ancien rebelle.

Le chef de la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) Nicholas Haysom a dénoncé lundi les attaques indiscriminées contre les civils, en particulier des bombardements aériens avec des engins qui contiendraient un liquide "hautement inflammable".

"Ces attaques aveugles contre les civils causent de lourdes pertes et de terribles blessures, notamment des brûlures", a-t-il déclaré, soulignant qu'environ 63.000 personnes ont été déplacées. Le pays est "au bord d'une rechute dans la guerre civile", a-t-il ajouté.

 

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