Soupçons de financement libyen : l’État libyen réclame 10 millions d’euros de dommages et intérêts

Actus. La défense de Nicolas Sarkozy avance l’idée d’un complot orchestré par le clan Kadhafi pour se venger de l’intervention internationale en Libye en 2011. Mais cette hypothèse ne tient pas, selon les avocates de l’État libyen, qui pointent « trop d’éléments concordants », « trop de détails précis » et une « constance dans les déclarations ».

Soupçons de financement libyen : l’État libyen réclame 10 millions d’euros de dommages et intérêts
Mardi 25 mars, les avocates de l'État libyen ont contesté les arguments de la défense et demandé mardi 10 millions d'euros de dommages et intérêts. - Flikr

Mardi 25 mars, les avocates de l'État libyen ont contesté les arguments de la défense et demandé mardi 10 millions d'euros de dommages et intérêts. L'État libyen a "choisi une posture d'écoute attentive" lors du procès débuté le 6 janvier, mais il souhaite "obtenir réparation" car il "a subi un préjudice personnel, direct, résultant des infractions", a plaidé maître Carole Sportes.

Parmi les "sept millions de citoyens", "la très grande majorité est fonctionnaire", ainsi "au-delà du principe indispensable de probité qu'il faut défendre à tout prix", l'impact d'une possible corruption pour le peuple libyen est "direct" dans son "quotidien", a-t-elle ajouté.

La "thèse d'un complot, fomenté par le clan Kadhafi et les caciques du régime à compter de mars 2011" pour se venger de l'intervention internationale en Libye, cette thèse "brandie par la défense" ne "tient pas", a-t-elle poursuivi.

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"Il y a trop d'éléments concordants venant d'une multiplicité de personnes", "trop de détails précis", "trop de constance dans le temps dans les déclarations", a-t-elle ajouté, détaillant ensuite une série d'éléments du dossier.

La seconde avocate de la Libye a précisé qu'elles demandaient à ce que différents prévenus soient condamnés au total à verser cinq millions d'euros au titre du préjudice matériel - correspondant à des virements d'argent libyen retracés sur le compte de l'intermédiaire Ziad Takieddine en 2006 - ainsi que la même somme au titre du préjudice moral.

"L'impact est bien plus grave que juste la somme allouée", a souligné Me Marion Seranne. "La probité constitue la pierre angulaire d'une démocratie et ses atteintes, dans un pays en construction, sont d'une particulière gravité", a-t-elle déclaré.

 

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