Au Burkina Faso, la junge militaire dirigée par Ibrahim Traoréa publié mardi 1er avril une liste de 32 personnes recherchées pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Cette annonce suscite de vives réactions, car si des chefs jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique y figurent, des journalistes, des lanceurs d’alerte et des militaires opposés à la junte y sont aussi présents.
Parmi les jihadistes recherchés, on retrouve Jafar Dicko, chef d’Ansarul Islam, ainsi que d’autres figures connues comme Dicko Hamadoun ou Bolly Oumarou. Certains d’entre eux avaient déjà été ciblés par des avis de recherche en 2023, assortis de primes pouvant atteindre 175 millions de FCFA (265 000 euros).
Des critiques du régime visés
Mais la polémique tient surtout au fait que des figures médiatiques et des opposants politiques figurent sur cette liste. Newton Ahmed Barry, ancien président de la commission électorale, et d’anciens militaires, dont le lieutenant-colonel Djassanou Ouoba, sont ainsi recherchés. Cinq cyberactivistes en exil, dont Naïm Touré, Aminata Raschow et Maixent Somé, font également partie de cette liste..
Cette décision renforce les craintes d’une répression croissante des voix dissidentes. De nombreux enlèvements ont déjà été signalés depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022. "Désormais, critiquer la junte est un acte terroriste", a dénoncé Maixent Somé sur X.
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