Meta sous pression : la justice kényane ouvre un procès pour le rôle de la maison-mère de Facebook dans le conflit au Tigré

Actus. Meta, propriétaire de Facebook, est accusé de ne pas avoir suffisamment modéré la diffusion de contenus haineux et violents sur ce réseau social durant le conflit au Tigré. Un procès s'ouvre au Kenya.

Meta sous pression : la justice kényane ouvre un procès pour le rôle de la maison-mère de Facebook dans le conflit au Tigré
PxHere

La Haute Cour kenyane à Nairobi a décidé jeudi 3 avril d'ouvrir la voie à un procès contre Meta, la maison mère de Facebook. Deux Éthiopiens, un chercheur pour Amnesty international, le fils d'un professeur universitaire et une ONG locale, l’Institut Katiba, une organisation juridique qui vise à défendre la Constitution kenyane, accusent l'entreprise d’avoir "promu des contenus préjudiciables" pendant la conflit au Tigré. Cette guerre entre le gouvernement fédéral éthiopien et les rebelles de la région du Tigré, qui a fait plus de 600 000 morts entre novembre 2020 et novembre 2022, selon l'Union africaine (UA).

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Chercheur à Amnesty International, Fisseha Tekle a publié des rapports sur les violences commises durant le conflit. Il a été la cible d'un discours de haine en raison de son travail. Amare Meareg, a été assassiné en 2021 après la divulgation de son adresse personnelle sur Facebook. Il faisait partie du mouvement rebelle tigréen et était accusé par ses détracteurs d'avoir volé une grande somme d'argent, ce que sa famille nie.


Les modérateurs étaient basés au Kenya

Alors que Meta estimait ne pouvoir être jugée qu'aux États-Unis, la Haute Cour de Nairobi assure qu'elle est compétente pour se saisir de cette affaire, notamment car les modérateurs de contenus de Facebook étaient basés au Kenya à cette époque. Le procès, dont la date n'a pas encore été établie, examinera dans quelle mesure les plateformes et leurs algorithmes peuvent être tenus responsables de violations des droits humains. Le tribunal a déclaré : "Il s'agit de questions d'intérêt public liées à la protection des droits et libertés fondamentaux à l'ère numérique."

L’affaire soulève "des préoccupations fondamentales quant aux actes ou omissions qui ont pu être commis concernant le contenu publié sur la plateforme Facebook par des modérateurs basés au Kenya, et qui peuvent avoir un impact sur le respect des droits de l'Homme en dehors du Kenya", a ajouté le tribunal.

L'ONG locale, l’Institut Katiba, espère obtenir de Facebook un versement des dommages et intérêts, ainsi qu'une modification de ses algorithmes utilisés pour personnaliser l’expérience utilisateur.

Avec l'AFP.

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