Revivez le débat d'Africa Radio sur l'élection présidentielle au Gabon
À trois jours de l'élection présidentielle au Gabon, Africa Radio a organisé un grand débat entre Jean Aimé Mouketou, commissaire en charge des Gabonais et Gabonaises de l'étranger-Pensée patriotique, représentant de Brice Oligui Nguema et Serge Allogho, directeur de campagne d'Alain-Claude Bilie-By-Nzé. Chacun est revenu sur les grands enjeux de ce scrutin et ont détaillé quelques points du programme entre les candidats.
"Une rupture totale" avec les années Bongo, un des enjeux majeurs pour Oligui Nguema et Billie-By-Nze
Brice Oligui Nguema, 50 ans, est le grand favori de cette élection. Arrivé au pouvoir à la suite du coup d'État d'août 2023, qu'il décrit comme un "coup de libération", ce militaire de carrière est l'ancien chef de la garde républicaine d'Ali Bongo (président de 2009 à 2023) et aide de camp de son père, Omar (au pouvoir de 1967 à 2009).
Merci aux populations de Ndjolé et de Lambaréné pour votre accueil chaleureux et votre soutien sans faille.
— Brice Clotaire Oligui Nguema (@oliguinguema) March 31, 2025
Je le réaffirme : je ne ménagerai aucun effort pour concrétiser chaque engagement pris. pic.twitter.com/snvz0mGpFM
Lors de son investiture comme président de la transition, il avait promis de rendre le pouvoir aux civils après deux ans. Surnommé le “pdgiste en treillis” — en référence au PDG, parti lié à la famille Bongo — par Serge Allogho, ce dernier estime que le président de la transition ne représente pas une rupture avec les années Bongo.
Un avis également partagé par le syndicaliste Jean-Rémi Yama, dans la matinale d’Africa Radio. Mais Jean Aimé Mouketou rappelle que le président de la transition “n’a jamais milité au PDG” et qu’Alain-Claude Bilie-By-Nze, dernier Premier ministre d’Ali Bongo, “totalise 20 ans de gouvernance”.
Jean Aimé Mouketou, commissaire en charge des Gabonais et Gabonaises de l'étranger-Pensée patriotique, représentant de Brice Oligui Nguema / Africa Radio
Brice Oligui Nguema s'est porté candidat après avoir fait adopter une nouvelle Constitution autorisant les militaires à se présenter.
De son côté, Alain-Claude Bilie-By-Nze, 57 ans, est entré au gouvernement à partir de 2006, où il a dirigé plusieurs ministères, avant de devenir Premier ministre de janvier à août 2023.
Il s’est placé dans l'opposition après le putsch d’août 2023, en dénonçant le risque de "dictature" et en reconnaissant publiquement les erreurs de gestion du régime déchu.
Serge Allogho, directeur de campagne d'Alain-Claude Bilie-By-Nzé /Africa Radio
Partisan d'une "rupture totale", il accuse le général Oligui d'incarner la continuité du système Bongo et du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir pendant 55 ans.
Son programme propose un "virage libéral", "une stratégie de reconquête de (la) souveraineté industrielle" et promet un "revenu minimum garanti" pour les plus vulnérables, financé par les revenus pétroliers et miniers.
L’inflation, la lutte contre le chômage, la pauvreté et la corruption au cœur des programmes des différents candidats
D’après la Banque mondiale, le taux de chômage au Gabon est de 37 % et près de 40 % des Gabonais vivent sous le seuil de pauvreté. Brice Oligui Nguema propose un “assainissement des finances publiques” pour soutenir les jeunes et les secteurs informels. De son côté, Billie By Nzé propose la mise en place d’un revenu mensuel pour les Gabonais les plus vulnérables.
Alain Simplice Boungoueres souhaite indemniser les plus démunis
Inconnu du grand public, ce fonctionnaire de 57 ans est le président du Mouvement des citoyens gabonais et travaille comme secrétaire général au ministère de l'Industrie. Il veut créer un "Fond souverain du pardon national".
Son but: "apaiser les frustrations" des Gabonais, indemniser les plus démunis ainsi que les descendants des "martyrs", des "exilés" et "prisonniers politiques", "injustement lésés dans le partage des revenus des ressources naturelles" ces dernières décennies.
Zenaba Gninga Chaning, première Gabonaise candidate à la présidence
Cette entrepreneure qui a vécu en France n'a jamais milité au sein d'un parti et s'est lancé en politique avec une déclaration de candidature sur Facebook.
Elle milite pour le développement de l'emploi, avec notamment des centres de formations gratuits pour les jeunes. Elle veut réduire les dépenses publiques, en coupant le budget du Sénat ou supprimant certains ministères.
Axel Stophène Ibinga Ibinga, 44 ans, souhaite une république "au travail"
Avec son slogan "La République au travail", celui qui se dépeint en "self made man" avait déjà été candidat à la présidentielle de 2023.
Il appelle à refuser "l'héritage" de décennies de mauvaise gestion et à moraliser la vie publique. Pour lui "l'antidote" aux problèmes du pays, à commencer par le chômage, passe par le soutien aux entreprises. Il souhaite créer autant d'entreprises qu'existent de partis et associations politiques.
Stéphane Germain Iloko Boussengui, ancien porte-parole du PDG
Médecin de formation, cet ancien porte parole du PDG soutient une meilleure décentralisation pour développer l'intérieur du pays.
Il dit vouloir "guérir le Gabon" de la corruption, du chômage ou des inégalités. Il dénonce un "système mafieux" autour du pouvoir. Il propose aussi d'abroger la Constitution portée par le général Oligui et adoptée fin 2024.
Joseph Lapensée Essingone, 53 ans, défenseur d'une "société d'agriculture et d'élevage"
Cet inspecteur des Impôts plaide pour une "société d'agriculture et d'élevage" afin de réduire la dépendance aux importations.
Il promet des aides pour "encourager la natalité" dans un pays à la faible population (2,3 millions d'habitants). En campagne, il a promis de "combattre le chômage des diplômés" et dénoncé, entre autres, "la situation chaotique" des hôpitaux publics.
La souveraineté du Gabon, une vision défendue par Thierry Yvon Michel N'Goma
Déjà candidat à la présidentielle de 2023, Thierry Yvon Michel N'Goma se pose comme un défenseur de la souveraineté du Gabon et milite pour "la fin de la Françafrique". Il propose notamment de sortir du franc CFA et des accords entre le Gabon et la France.
Avec AFP
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