En Tanzanie, le principal opposant Tundu Lissu arrêté pour trahison à quelques mois de l'élection présidentielle

Actus. En Tanzanie, l’opposant Tundu Lissu, président du parti Chadema, a été arrêté mercredi 9 avril après un meeting dans le sud du pays. Son parti dénonce une manœuvre d’intimidation à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025 et exige sa libération.

En Tanzanie, le principal opposant Tundu Lissu arrêté pour trahison à quelques mois de l'élection présidentielle
Tundu Lissu, président du principal parti d'opposition en Tanzanie, a été arrêté mercredi 9 avril. - Likumbage - Wikicommons
  • Mise à jour. Tundu Lissu a été inculpé pour trahison sans possibilité de libération sous caution, et de publication de fausses informations.

Nouvelle escalade politique en Tanzanie. Tundu Lissu, président du principal parti d’opposition Chadema, a été arrêté mercredi 9 avril dans la ville de Mbinga, dans le sud du pays. Selon sa formation, il a été interpellé "au côté d'autres membres" du parti à l’issue d’un meeting, sans que les autorités ne précisent les raisons de son arrestation ni le lieu de sa détention.

La police aurait dispersé la foule venue l’écouter à l’aide de gaz lacrymogènes. Chadema dénonce une répression croissante et exige la "libération immédiate et sans condition" de ses dirigeants.

Un climat politique tendu avant la présidentielle

À six mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, le climat politique se durcit. Tundu Lissu, ancien parlementaire et rescapé d’une tentative d’assassinat en 2017, est régulièrement ciblé par les autorités. Il avait déjà été brièvement arrêté en novembre lors des élections locales, dont Chadema conteste les résultats, qualifiés de "non crédibles" par l’ex-président du parti Freeman Mbowe.

Retour aux pratiques de l’ère Magufuli ?

Si la présidente Samia Suluhu Hassan avait été saluée à ses débuts pour son ouverture, les ONG de défense des droits humains dénoncent aujourd’hui une "nouvelle répression". Chadema accuse le régime de "retomber dans les pratiques autoritaires" de John Magufuli, évoquant des disparitions et des assassinats de ses membres.

Le parti a annoncé vouloir saisir la Cour suprême pour réclamer une réforme électorale, faute de quoi Tundu Lissu a déjà prévenu : "Nous bloquerons les élections par la confrontation."

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