Viols en RDC : une “crise systémique” frappe les enfants, selon l’Unicef

Actus. L’Unicef dénonce vendredi 11 avril une explosion des violences sexuelles contre les enfants dans l’est de la RDC, évoquant une “crise systémique” et l’usage du viol comme arme de guerre dans un contexte de conflit armé aggravé.

Publié le 11/04/2025 à 14h23 - Par La Rédaction /avec AFP

Viols en RDC : une “crise systémique” frappe les enfants, selon l’Unicef — Depuis deux mois, les cas de viols explosent dans l'Est de la RDC, notamment à l'encontre des enfants. - Illustration

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L’Unicef tire la sonnette d’alarme. Vendredi 11 avril, l’agence des Nations unies pour l’enfance a dénoncé une “crise systémique” de violences sexuelles visant les enfants dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). En seulement deux mois, “des milliers d’enfants” ont été victimes de viols ou d’agressions sexuelles, selon le porte-parole James Elder.

“Le taux de violence sexuelle contre les enfants n’a jamais été aussi élevé”, a-t-il déclaré depuis Goma, soulignant que les mineurs représentaient entre 35 et 45% des 10 000 cas de violences signalés en janvier et février 2025.

Une tactique de guerre délibérée

L’est de la RDC est ravagé depuis trois décennies par des conflits armés, exacerbés ces derniers mois par la progression du groupe rebelle M23, appuyé par le Rwanda. Pour l’Unicef, les violences sexuelles relèvent d’une “tactique délibérée de terreur”, utilisée pour détruire les familles et les communautés.

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“Nous ne parlons pas d’incidents isolés. Il y a même des tout-petits parmi les victimes”, alerte James Elder, évoquant le cas bouleversant d’une fillette de 13 ans, tombée enceinte après un viol et contrainte à une césarienne à cause de son jeune âge.

Une réponse entravée par la crise du financement

Alors que les besoins humanitaires explosent, le manque de moyens freine les actions d’urgence. L’Unicef déplore l’impact direct des réductions de l’aide américaine depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. “Rien que dans un hôpital cette semaine, 127 survivantes de viol n’avaient pas accès aux kits de PEP (prophylaxie post-exposition)”, souligne James Elder.

L’agence appelle à une réponse internationale rapide, à la fois pour soutenir les victimes et pour traduire les auteurs en justice. “Les enfants de la RDC ne doivent pas être les oubliés de la crise mondiale du financement”, conclut-il.