Soudan : au moins 56 civils tués à Um Kadadah, au Darfour, en deux jours d’attaques

Actus. Au Darfour, dans l’ouest du Soudan, la ville d’Um Kadadah a été le théâtre d’un massacre de civils après sa prise de contrôle par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Au moins 56 morts ont été recensés selon des militants locaux.

Publié le 13/04/2025 à 16h33 - Par Rédaction Africa Radio / AFP

Soudan : au moins 56 civils tués à Um Kadadah, au Darfour, en deux jours d’attaques - Google Maps

Envie d'afficher votre publicité ?

Contactez-nous

Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont annoncé jeudi avoir repris la ville d’Um Kadadah, située à 180 km au sud-ouest d’El-Facher, la capitale du Darfour-Nord. À la suite de cette offensive, un comité de résistance local a fait état dimanche de l’exécution de 56 civils. Parmi les victimes figure le directeur de l’hôpital de la ville, selon une liste publiée par les militants.

Le groupe pro-démocratie, qui coordonne l’aide humanitaire locale, accuse les FSR de violations généralisées, de déplacements forcés et de la disparition de 14 personnes. Les réseaux de télécommunications ont également été coupés.

Une guerre sans fin entre armée et paramilitaires

La guerre au Soudan, déclenchée le 15 avril 2023 entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR commandées par Mohamed Hamdane Daglo, continue de faire rage. L’armée conserve le contrôle du nord et de l’est du pays, tandis que les FSR dominent une grande partie du sud et presque tout le Darfour.

Depuis mai 2024, les FSR assiègent El-Facher, dernier bastion de l’armée au Darfour et ville de deux millions d’habitants. Selon Adam Rajal, porte-parole de la Coordination des déplacés et réfugiés, les combats ont repris dans la ville ce week-end. Les camps de déplacés de Zamzam et Abou Chouk, proches de la ville, continuent d’être bombardés et attaqués par des véhicules armés.

Une crise humanitaire majeure

Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué ce que l’ONU qualifie de "pire crise humanitaire récente". Samedi, l’organisation a déclaré craindre plus de 100 morts dans les attaques menées la veille par les FSR sur El-Facher et les camps alentour.

Malgré les appels à un cessez-le-feu et à l’ouverture de corridors humanitaires, la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer, avec des civils pris au piège d’une guerre qui semble hors de contrôle.