Le compte à rebours de 48 heures lancé par Alger le lundi 14 avril, avant l’expulsion de douze agents consulaires français en poste en Algérie, s'égraine. Une mesure jugée "disproportionnée" a commenté l’entourage du président français Emmanuel Macron. Cette décision souveraine de l’Algérie intervient après l’arrestation en France de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire, soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement d’un célèbre influenceur algérien.
Voilà qui est Amir DZ
— AMIR DZ (@BoukhorsAmir1) April 13, 2025
Cette personne, Amir DZ, que le ministère algérien des Affaires étrangères a qualifiée de “voyou” dans son dernier communiqué, simplement parce qu’il a mis au jour leur corruption, les a acculés pendant des années, et qu’ils n’ont jamais réussi à le réduire… pic.twitter.com/RFoU5NlKrF
Ces arrestations, survenues vendredi 11 avril, ont ravivé les tensions entre Paris et Alger. Les trois hommes, dont un diplomate en poste à l’ambassade d’Algérie à Créteil, ont été mis en examen à la demande du Parquet national antiterroriste français (PNAT). Ils sont accusés d’avoir participé à une tentative d’enlèvement visant Amir Boukhors, un influenceur algérien se présentant comme journaliste d’investigation, critique du gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune.
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"voyou" aux propos "anti-algériens"
Dans un récent communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, le créateur de contenu est qualifié de "voyou" aux propos "anti-algériens", et identifié comme étant lié à "des activités terroristes". Connu sur les réseaux sociaux sous le nom "Amir DZ", il bénéficie du statut de réfugié politique. Entre 2015 et 2019, neuf demandes d’extradition formulées par Alger à son encontre ont toutes été refusées par l'Hexagone.
C’est là le niveau diplomatique de ceux qui dirigent actuellement l’Algérie. Une preuve supplémentaire de l’hostilité manifeste que le régime de Tebboune nourrit à l’égard de l’opposant Amir DZ. pic.twitter.com/SISKqZTaHI
— AMIR DZ (@BoukhorsAmir1) April 12, 2025
Sa demande d’asile, déposée en 2021, a été acceptée deux ans plus tard. Il est aujourd’hui protégé au titre de l’article L. 511-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, qui reconnaît le statut de réfugié à toute personne persécutée pour ses engagements en faveur des libertés fondamentales.
Enlevé, menotté et séquestré pendant 27 heures
Suivi par plus de 242 000 abonnés sur X (ex-Twitter) et 152 000 sur Instagram, "Amir DZ" est désigné par Alger comme un "terroriste" coupable d’atteintes graves à la vie privée et à la sécurité nationale – un qualificatif rejeté par Paris, qui continue de le protéger.
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Le rapt s’est produit dans la nuit du 29 au 30 avril 2023, près du domicile de Boukhors dans le Val-de-Marne. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait été enlevé, menotté et séquestré par des ravisseurs portant de faux brassards de police puis libéré 27 heures plus tard. Une enquête judiciaire est toujours en cours pour identifier les instigateurs de cet enlèvement.
L’Algérie conteste la procédure judiciaire engagée en France, qu’elle juge « politique et cynique », et réclame la libération immédiate de son agent consulaire.
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