Le Mali ferme les bureaux du groupe minier Barrick Gold pour non-paiement d'impôts

Actus. Le géant canadien Barrick Gold et l’État malien sont en conflit depuis plusieurs mois à propos de dettes fiscales liées à l’exploitation d’une mine d’or stratégique. Bamako accuse l’entreprise de ne pas avoir payé des impôts réclamés après la réforme du code minier en 2024. L’exploitation du site Loulo-Gounkoto est à l’arrêt, et les tensions continuent de monter.

Le Mali ferme les bureaux du groupe minier Barrick Gold pour non-paiement d'impôts
L'industriel et le gouvernement malien se livrent depuis des mois un bras de fer autour du complexe de Loulo-Gounkoto - Pixabay

Le géant minier Barrick Gold et Bamako sont en conflit depuis des mois à propos du complexe de Loulo-Gounkoto (ouest), un des plus importants gisements aurifères au monde, détenu à 80% par le groupe minier et à 20% par le Mali.

Le Mali a réformé son code minier en 2024 et réclame des centaines de millions de dollars d'arriérés d'impôts à Barrick Gold. Les services des impôts de Bamako ont fermé les bureaux de Barrick Gold à Bamako pour "non-paiement d'impôts", a indiqué à l'AFP une source des services fiscaux maliens, sous couvert d'anonymat.

"Des services de l'État ont aggravé la situation en fermant les bureaux de Barrick à Bamako et en menaçant de placer la mine de Loulo-Gounkoto sous administration provisoire", a dénoncé le groupe canadien dans un communiqué mardi 15 avril. 

 "Le Mali a adopté un nouveau code minier en 2024 et voudrait y assujettir les sociétés minières presque avec effet rétroactif. C'est ce sur quoi les discussions achoppent", a expliqué à l'AFP un conseiller au ministère des Mines malien.

Les activités d'extraction à Loulo-Gounkoto sont suspendues depuis la saisie en janvier de trois tonnes d'or sur le site par les autorités maliennes.

Lire aussi : Saisie de stocks d’or : la compagnie canadienne Barrick Gold suspend temporairement ses opérations au Mali

La junte empêchait déjà Barrick Gold d'exporter l'or du site et quatre employés maliens de la compagnie sont en détention depuis novembre. Les autorités maliennes ont émis en décembre des mandats d'arrêt nationaux contre le PDG sud-africain de la compagnie et le directeur général malien du complexe pour "blanchiment de capitaux".

L’État malien réclame 23 millions d’euros de frais de justice

Le groupe canadien a affirmé dans son communiqué mardi qu'un accord avait été "négocié et accepté par le Ministère de l'Économie et des Finances en février 2025 sous réserve d'être signé par le Gouvernement".

Selon Barrick Gold, 85 millions de dollars ont déjà été versé à l'État malien en octobre "dans le cadre des négociations en cours". "Cette signature semble désormais entravée par un petit groupe d'individus qui placent leurs intérêts personnels ou politiques au-dessus des intérêts à long terme du Mali et de son peuple", dénonce le géant minier. "Depuis 2024, l'État est dans un bras de fer avec les majors qui produisent l'or au Mali. Barrick, comme les autres, sont accusés d'avoir ouvert des comptes offshores, ce que la législation permet. Malgré tout, nous avons accepté de transiger et de payer. Mais, l'Etat monte les enchères, on demande à Barrick de payer des frais de justice de plus de 15 milliards de Francs CFA (23 millions d'euros)", a expliqué à l'AFP une source proche de Barrick.

L'entreprise affirme continuer à "rechercher une solution constructive" mais "reste prête à poursuivre la voie de l'arbitrage international et les voies de droit dont elle dispose".

L'or contribue à un quart du budget national du Mali.

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