Depuis plusieurs années, le Nigeria cherche à diversifier ses partenariats afin d’exploiter son riche sous-sol. Ces ressources minérales sont estimées à 700 milliards de dollars par l’agence Ecofin en novembre 2024. Malgré cela, moins d’1 % du secteur minier contribue au produit intérieur brut (PIB). Avec l’adoption du protocole d’accord entre le Nigeria et l’Afrique du Sud jeudi 17 avril, les deux pays renforcent leur collaboration afin de favoriser l'investissement.
Un sous-sol riche sous-développé
Leur association concède l’exploitation conjointe des minéraux agricoles et énergétiques ainsi qu’un partage des données cartographiques et écologiques recueillies par des drones. Avec plus de 3 milliards de tonnes de réserves, Abuja (capitale du Nigeria) détient le deuxième plus grand gisement de minerai de fer du continent africain et le douzième au monde, selon les chiffres de la direction générale du Trésor français en 2024. Le charbon, quant à lui, est estimé à 2,75 milliards de tonnes. S'ajoutent également des gisements d’or, de calcaire, de lithium ou encore de zinc.
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Today, during my meeting with H.E. Gwede Mantashe, South Africa's Minister of Mineral Resources and Energy, we signed a Memorandum of Understanding (MoU) focusing on geology, mining, and mineral processing.
— Dele Alake (@AlakeDele) April 16, 2025
This agreement will facilitate knowledge and technology transfer,… pic.twitter.com/HMRUSOvR2c
À partir de la seconde moitié du XXe siècle, le secteur minier est progressivement délaissé au profit du pétrole, bien que le secteur attire des investisseurs étrangers. Un potentiel également exploité “de manière illégale, non réglementée et à petite échelle, voire quasi artisanale”, d’après la direction générale du Trésor. En 2016, l’ancien président nigérian Muhammadu Buhari fait promulguer la Mining Roadmap afin de faire de ces ressources un moteur de croissance et un générateur d’emplois. Les résultats, malgré tout, restent mitigés, avec un PIB passant de 0,2 % en 2018 à 0,85 % en 2022.
Pretoria est le cinquième investisseur direct étranger d'Abuja
Ces anciennes réformes s'inscrivent dans une démarche plus large visant à moderniser le secteur minier. Elles incluent la mise en place d'une plateforme électronique pour la délivrance des permis miniers, la numérisation des procédures de paiement des redevances minières, et la création d'une base de données géologiques pour faciliter l'exploration et la gestion des ressources.
Dele Alake, ministre des Minéraux nigérian signataire de l’accord, considère cette collaboration comme “un fort potentiel de création d'emplois et de diversification économique, stimulant ainsi la croissance sur notre continent”, d'après sa déclaration sur son compte X. L'Afrique du Sud et le Nigeria entretiennent des relations économiques fortes. En 2023, Pretoria est le cinquième investisseur direct étranger (IDE) avec 116,37 millions de dollars investis, selon le Bureau national des statistiques (NBS).
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