Tchad : 132 détenus s’évadent d’une prison à Mongo, trois morts dans une fusillade

Dans la nuit du vendredi 18 avril au samedi 19 avril, 132 détenus se sont évadés d’une prison de haute sécurité située à cinq kilomètres à l’est de la ville de Mongo, dans la province du Guéra, au centre du Tchad. L’incident s’est produit vers 21h18, lorsqu’une révolte a éclaté parmi les prisonniers. Selon plusieurs sources locales, les détenus se seraient emparés d’armes après avoir brisé le bureau du régisseur, déclenchant une fusillade avec les gardiens.

D’après Hassan Souleymane Adam, secrétaire général de la province, la mutinerie a fait « trois morts et trois blessés ». Un responsable administratif local, s’exprimant sous anonymat, a précisé à l’AFP que le gouverneur de la province, arrivé sur les lieux durant l’assaut, avait lui-même été blessé.

Conditions de détention dénoncées par les prisonniers

Les raisons de la mutinerie seraient liées aux conditions de détention. « Les prisonniers se sont plaints du manque de nourriture avant de se révolter », a indiqué la même source. Tous les évadés sont des détenus de droit commun, selon les autorités locales.

Une prison censée être ultra-sécurisée

Construite il y a moins de dix ans, la prison de Mongo est pourtant classée comme établissement de haute sécurité. L’incident soulève donc des questions sur les défaillances du système carcéral tchadien, déjà critiqué pour la vétusté de ses infrastructures et le manque de moyens.

Le ministre tchadien de la Justice, Youssouf Tom, a déclaré qu’il se rendait à Mongo pour « donner des informations précises sur place dans les heures qui suivent ».

Une situation sous tension au cœur du pays

Cette spectaculaire évasion intervient dans un contexte sécuritaire tendu, à moins d’un mois de l’élection présidentielle prévue le 6 mai. Le pouvoir de transition, dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, est régulièrement critiqué pour sa gestion des droits humains, notamment dans les prisons.