Le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, a annoncé dans la soirée du lundi 21 avril avoir déjoué un "grand complot en préparation" visant à "semer le chaos total" dans le pays. Selon lui, l’opération devait culminer le mercredi 16 avril 2025 par un assaut contre la présidence du Faso, orchestré par un groupe de soldats recrutés pour l’occasion.
L’intervention rapide des services de renseignement aurait permis d’interrompre cette tentative à temps. Une dizaine d'officiers et sous-officiers, dont le commandant Frédéric Ouédraogo, ont été interpellés.
Des cerveaux présumés localisés à Abidjan
Le ministre Sana a affirmé que les instigateurs de cette tentative de déstabilisation se trouvent "tous localisés en Côte d’Ivoire". Il a notamment cité le commandant Joanny Compaoré et le lieutenant Abdramane Barry, tous deux déserteurs de l’armée burkinabè.
Ce n’est pas la première fois que le régime du capitaine Ibrahim Traoré accuse le pays voisin d’abriter des opposants impliqués dans des projets de subversion. En juillet 2024 déjà, le chef de la junte évoquait l'existence d'un "centre d'opérations" basé à Abidjan et visant à "déstabiliser" le Burkina Faso.
Arrestations et climat de suspicion
Dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu, les arrestations de militaires accusés de complot se sont multipliées depuis le coup d’État mené par le capitaine Traoré en septembre 2022. Le 16 avril, le capitaine Elysée Tassembedo, commandant du 12e régiment d’infanterie Commando, a été arrêté à Ouagadougou. Selon une source sécuritaire, il devait participer à une réunion à l’état-major lorsqu’il a été conduit vers une destination inconnue.
D'autres figures de l'appareil militaire, comme l'ex-chef d'état-major de la gendarmerie Evrard Somda, sont également sous les verrous pour des motifs similaires.
Une crise politique sur fond de guerre contre le terrorisme
Le Burkina Faso reste confronté à une crise sécuritaire majeure. Depuis 2015, le pays est la cible d’attaques jihadistes récurrentes, ayant causé la mort de plus de 26 000 personnes selon l’ONG Acled. La lutte contre l’insécurité est au cœur du discours du régime militaire, qui justifie sa prise de pouvoir et sa répression des oppositions par la nécessité de restaurer l’ordre.
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